Se lever pour les dix commandements

Anonyme (non vérifié)
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mer 10/12/2003 - 23:00

Shalom,
Faut-il se lever lorsque, à chabbat Yitro par exemple, on entend la lecture des 10 commandements ?
J'ai vu des synagogues ou cela se fait, d'autres non, car toute la Torah à la même importance et il ne convient pas de donner plus de kavod à un passage qu'à un autre.
Y a-t-il un halakha claire à ce sujet ou cela ne dépend que de minhaguim locaux ?
Merci

Rav Elie Kahn z''l
sam 13/12/2003 - 23:00

Dans certaines communautés, on a l'habitude de se lever durant la lecture des Dix Commandements, pour en marquer l'importance.
Selon certains décisionnaires, cela est en contradiction avec la Guemara (1) qui relate que l'on n'a pas étendu l'usage, en vigueur au Temple durant la prière du matin, de réciter les Dix Commandements aux autres synagogues du pays, de crainte que des hérétiques n'en viennent à affirmer que seuls les Dix Commandements ont été donnés par D'ieu au Sinaï, alors que le reste de la Tora a été écrit par Moché.
C'est ainsi que le Rambam conseille d'annuler cet usage ainsi que tout usage qui pourrait amener à la conclusion erronnée que certaines parties de la Tora sont plus importantes que d'autres (2).
Certains (3) ont voulu faire la différence entre Chavouot où il serait permis de se tenir debout, et Chabat Ytro et Vaeth'anan où il faut s'asseoir. Ceci parce qu'à Chavouot on se lève pour commémorer l'évènement de la Révélation, tandis qu'a Chabaht Ytro et Vaeth'anane, où on lit la Tora chronologiquement il ne faut pas faire de différence entre les différents passages.
L'usage de se lever semble plus répandu chez les Achkenazes (4), mais cela ne signifie pas qu'il soit inexistant chez les Sefarades (5).
Le Rav Ovadya Yossef écrit qu'il faut impérativement annuler cette coutume, et cela reflète fidèlement sa position de principe par rapport aux coutumes, aux minhaguim, qui tiennent chez lui une place relativement moins importante que chez d'autres décisionnaires. Selon lui, les décisionnaires qui n'arrivent pas à la conclusion qu'il faut annuler ce minhag le font parce qu'ils n'ont pas vu de texte du Rambam (ce qui ne semble pas exact, ainsi que lui-même le fait remarquer).

En conclusion, il me semble qu'il faut se conformer à l'usage en vigueur dans la synagogue où vous vous trouvez (6). Au cas, non souhaitable, où il n'y a pas de règle précise, restez assis.

Références: 1: T.B. Berakhot 2: ch. 263 3: Bet Yaacov, 125 4: Tsits Eliezer, 14, 1. 5: Voir Yaskil Avdi, 2, O. H.; 1 et 7, O. H., 1. 6: Igrot Moché, O.H., 4, 22.