L'ame et le Createur

helekeloka
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mer 20/10/2004 - 23:00

A propos de la question "l'Ame et le Créateur" le rav Simsovic écrit:"Ce n'est pas à propos de toute controverse qu'on peut se permettre de dire elou ve elou".Cette affirmation est parfaitement exacte.Ainsi,une certaine mise au point semble nécessaire.L'explication du rav de l'expression "'helek Eloka mimaal mamach", quoique très originale,est erronée.Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle contredit totalement la compréhension qu'en ont eu les Admourei 'Habad,héritiers du Baal aTania.(et même celle du Baal aTania lui-même,comme nous le verrons).Le rav affirme:"Etant donc évident (…) que l'âme est crée (…)".Ce n'est pas aussi évident que cela pour le Rabbi de Loubavitch qui affirme (dans Torat Mena'hem 5747 vol.1 p.379):
פרטי הדרגות דנרנח"י אינם אלא "שמות שנקראו לה" -לנשמה עצמה,ואילו הנשמה עצמה היא-חלק אלוקה ממעל ממש כי חלק ה' עמו חלק משם הוי' ב"ה.נצוץ בורא המתלבש ומתאחד עם נצוץ נברא בחינת יחידה.
Les différents degrés de l'âme,néfech roua'h (…),ne sont que les noms par lesquelles l'âme est désignée.Seulement,l'âme elle-même est une partie de D-ieu en haut vraiment car "une partie de D-ieu est son peuple" (selon l'interprétation du verset par l'Admour Azaquène dans Iguerète aTéchouva Chap.4),une partie du Nom ineffable.Une étincelle "Créateur" s'habillant et s'unifiant avec une étincelle créature,la Yé'hida.
Voir aussi Torat Ména'hem 5717 vol.1 p.93:
שגם כאשר הנשמה באה בבריאה היא אלוקות בעצם מהותה והוא האלוקות שנעשה נברא.
Et même quand l'âme arrive dans "Bria" elle est divine dans son essence et c'est le divin qui se fait créature.
De même l'Admour aZaquène dans le Likouté Tora (Rééh 27a) cite le Ari aKadoch:
וכן מבואר ממ"ש בע"ח שמ"א פ"ג כי יש ניצוץ קטן מאד שהוא בחינת אלוקות כו' וזה הניצוץ מתלבש בכח נצוץ אחד נברא כו' הנקרא יחידה.
Ainsi qu'il est expliqué dans le Ets 'Haïm il existe une très petite étincelle divine …s'habillant dans une étincelle crée,la Yé'hida.
Quant à savoir comment une telle chose est possible,le Rabbi Rachab,5ème rabbi de Loubavitch,y répond (Séfer amaamarim 5659 p.44):
והנשמה היא בחינת אלוקות ממש (...)ולהיות התהוות כזאת שאלוקות עצמו יהיה בחינת מציאות יש באמת זהו רק מכח הא"ס הכל יכול.
En d'autres termes,D-ieu étant Tout-Puissant,Il peut cela aussi.
Ceci est donc bien clair.L'âme juive est une partie de D-ieu,au sens simple du terme.Quant aux autres difficultés soulevées,le manque de place ne permettra pas de les développer.Nous nous contenterons donc de signaler des références et celui que cela intéresse s'y intéressera.Au sujet de la liturgie matinale voir Torat Mena'hem 5748 vol.1 p.299. Au sujet de la nature d'une "partie" de D-ieu (début de la note 1 de la question 5452) voir Torat Mena'hem 5749 vol.4 p.203.Au sujet de "l'autonomie de l'âme humaine" (à la fin de la note 1 de la question 5452) voir idem p.201.Au sujet du terme mamach voir Torat Mena'hem 5748 vol.2 p.477.
Pour finir,il faudrait signaler tout de même que toute cette controverse n'est, semble-t-il,que le fruit d'une mauvaise appréhension de la nature des relations entre le judaïsme et une autre certaine théologie en l'occurrence,le christianisme.Que les choses soit bien claires,c'est la Tora qui a influencé le christianisme et non le contraire D-ieu nous en préserve.Les fondateurs de cette religion étaient des juifs,très loin d'être ignorants.Ils ont "emprunté" des notions toraïques et en ont fait ce qu'ils en ont fait.Soit.Ce n'est malgré tout pas une raison pour ignorer ces notions.Ce n'est pas en éludant un problème qu'on le résout!Vous affirmez "il ne peut y avoir confusion de substance entre D-ieu et l'homme".C'est faux.Des sources de notre sainte Tora nous affirme le contraire.(Les références citées peuvent être consultées sur le site otzar770.com).Kol Touv!Et Chana Tova.

Rav Elyakim Simsovic
jeu 21/10/2004 - 23:00

Il est dommage que vous citiez des textes en hébreu que certains cheelanautes ne peuvent pas lire si leur ordinateur n'est pas configuré pour cela, sans compter ceux qui ne sont pas encore à même de lire couramment l'hébreu.
Je dois dire que votre argumentation répète exactement les erreurs précédentes qui conduisent à une mésinterprétation radicale des paroles des Admorim de Habad et des sources auxquelles ils se réfèrent.
Cela démontre, s'il en était besoin, la difficulté d'aborder ces notions dans un vocabulaire conceptuel autre que celui du Lachone Haqodèche. Et cela illustre du même coup la pertinence de la remarque à laquelle vous vous référez :
"Que les choses soit bien claires, c'est la Tora qui a influencé le christianisme et non le contraire D-ieu nous en préserve. Les fondateurs de cette religion étaient des juifs,très loin d'être ignorants. Ils ont "emprunté" des notions toraïques et en ont fait ce qu'ils en ont fait.Soit. Ce n'est malgré tout pas une raison pour ignorer ces notions."
En effet, que les notions aient été hébraïques à l'origine n'empêche pas qu'elles nous soient retournées dans la déformation de l'esprit païen et que c'est parce que ces notions ont finalement été entendues - je le dis sans nuances - à la manière païenne qui explique toute notre controverse.
Cela illustre également le fait qu'une certaine manière de parler de sujets de haute spiritualité de manière imagée fait courir le risque de les mythologiser.

Je n'espère plus pouvoir faire, sinon comprendre du moins pressentir l'énorme différence qu'il y a entre les deux propositions que voici prises dans votre texte :
'heleq eloka mimaal que vous traduisez par "l'âme elle-même est une partie de Dieu en haut"
Ki heleq hachem 'amo que vous traduisez par "car une partie de Dieu est son peuple"
yesh nitsots ... be'hinat elakout que vous traduisez par "il existe une ... étincelle divine.

Et par conséquent votre conclusion selon laquelle "L'âme juive est une partie de Dieu,au sens simple du terme" est également erronée, d'autant plus que les mots "partie de Dieu au sens simple du terme" ne véhiculent absolument aucune idée qu'il soit simple de saisir conceptuellement sinon dans des catégories païennes.

Lorsque vous dites qu'il est faux d'affirmer qu'il ne peut y avoir confusion de substance entre le Créateur, je me demande si nous parlons la même langue et si nous comprenons la notion de "confusion de substance" de la même manière. De plus il ne suffit pas d'affirmer péremptoirement que "des sources de notre sainte Tora nous affirme[nt] le contraire."

Qu'il soit bien clair que ce que je dis ne porte absolument pas sur l'enseignement des Admorim de Habad mais sur l'utilisation qui en est faite et l'interprétation qui en est donnée.

Il est tout aussi évident qu'on ne traite pas de sujets de qabbala par correspondance et encore moins sur le site de Cheela.