Appropriation d'un objet vendu par un pauvre

Anonyme (non vérifié)
Profile picture for user
mar 26/11/2002 - 23:00

Un ami à moi a vu dans la rue sur le sol en meme temps que qqn d'autre une bague sur le sol. Cette personne la ramasse et , étant de petite fortune, requiert une petite somme en l'échange de cet objet .
Mon ami remit au pauvre 10 euros pour ceci .
Mon ami a-t il le droit de vendre cet bague , de la donner a la tsedaka , bref que faire selon la halakha dans ce cas ?
Merci de votre réponse .

Rav Elyakim Simsovic
lun 09/12/2002 - 23:00

Si votre ami avait ramassé seul l'objet et que celui-ci ne comporte pas de signe distinctif permettant d'identifier le propriétaire original, et que compte-tenu de son peu de valeur il soit probable que ce propriétaire en ait fait son deuil, cet objet serait devenu sa propriété avec tous les droits qui s'ensuivent.
Le statut de l'objet ne change pas du fait qu'une somme d'argent ait été remise à un tiers (pauvre ou pas) pour l'acquérir, ce qui constitue un achat de gré à gré entre particuliers. Ceci bien entendu sous réserve que le vendeur avait le droit de vendre.

Les considérations ci-dessus se rapportent a priori aux obligations entre Juifs mais, par souci de sanctification du Nom, elles s'appliquent également aux non-Juifs dans une société où la loi civile protège la propriété privée et où les lois et les moeurs prônent la restitution des objets trouvés (principe de réciprocité des comportements ; les choses sont en réalité un peu plus compliquées mais cela suffit pour l'essentiel).

"Car Je l'ai distingué afin qu'il prescrive à ses fils et à sa maison après lui à observer la voie de Dieu en réalisant la justice et le droit" (Genèse 18, 19)
__________________________
Voir les références citées par le rav Aharon Zakay dans Habayit Hayéhoudi, vol. IV, chap.3, page 92, note 1, ainsi que le Tour Hochène Michpat, 266, 1 qui cite Maïmonide.