Un Juif peut-il être avocat ?

babaz
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jeu 13/08/2009 - 23:00

48400

Merci beaucoup pour votre réponse.

Pour quelle raison la Torah n'institua-t-elle pas une telle fonction dans ses sanhédrins ?
Tous les protagonistes d'un procès se situaient-ils alors, loin de tout parti pris, dans une pure "exigence de vérité", synthétisant en eux-mêmes les "pour et le contre" (à l'image d'un juge idéal...) ?

Puisque ce domaine est le vôtre, permettez-moi de vous poser une question moins théorique (donc plus terre-à-terre). Dans un procès "à l'occidental", l'avocat de l'accusé découvre des pièces en mesure d'aggraver la situation de son "client". Ou bien encore, peut-être même parallèlement, l'avocat de la défense découvre des pièces disculpant en partie l'accusé (contre lequel son client l'a mandaté...) Dans ces deux situations, les avocats en question se doivent-ils de faire connaître à la justice l'existence de ces éléments (qu'ils le fassent, est-ce franchement envisageable ?), alors que leur rôle s'avérerait, vis-à-vis de leur client respectif, inversé ? Et ce, au nom de la vérité ?

Je vous remercie

Jacques Kohn z''l
ven 14/08/2009 - 08:14

1. La justice envisagée dans la législation talmudique, et notamment dans le traité Sanhédrin, est une justice idéale, inaccessible aux justiciables actuels. D’autre part, selon cette même justice, il n’y avait ni accusateur ni avocat, l’accusation incombant aux seuls témoins, avec toute la rigueur que l’on imposait à leurs dépositions et à la vérification de leur sincérité.

Ce sont les juges eux-mêmes qui avançaient des arguments en faveur des accusés ou à leur encontre, et ce dans le respect de règles de procédure extrêmement précises.

De plus, en cas de condamnation à mort prononcée à l’unanimité des juges, l’accusé était aussitôt disculpé, ce qui prouve bien la nécessité d’une défense.

2. Le problème soulevé dans votre « question moins théorique » correspond à un cas d’école classique, que chaque avocat se doit de résoudre en conscience, la seule obligation qui lui incombe étant de respecter scrupuleusement le secret professionnel.