Prénoms et destinée de l'enfant

Anonyme (non vérifié)
Profile picture for user
mar 02/07/2002 - 23:00

est-ce que le prénom de l'enfant a une influence sur sa personne et dans ce cas est-il préférable de ne pa nommer ceux qui ont eu une existence difficile ? (stérilité, epreuves, ...)
d'autre part, si l'on nomme 2 prénoms (par ex : un choisi + le nom du grand-père) faut-il appeller l'enfant par les deux prénoms
merci d'avance

Rav Benjamin David
sam 06/07/2002 - 23:00

selon le passage de la guemara du traité de bérakhot (7,b) il est clair que le nom d"une personne a une influence sur sa personnalité et son existence:
Léa, l'épouse de Yaakov a appelé son fils REOUVEN qui signifie: "regardez mon fils" et le talmud de nous expliquer au nom de rabbi Elazar que Léa a voulu dire par cela: " REGARDEZ la différence entre mon fils et le fils de mon beau père, Essav.
Essav bien qu'il ait vendu son droit d'ainesse, en a voulu à Yaakov et a essayé de le tuer; par contre mon fils n'en a pas voulu à Yossef d'avoir pris sa place d'ainé bien qu'il la lui ait prise de force.
De même il y a une signification au nom de Ruth qui est en rapport avec le roi David son descendant. La guemara conclut par cela que le nom influence la personalité et l'avenir des individus.
le Maarcha, célèbre commentateur du talmud explique que Léa n'était pas prophétesse mais que D... qui connait l'avenir lui a fait venir à l'esprit ce nom qui se confirmera dans le futur.
le Rav KOOK developpe cette idée dans son commentaire EIN AYA sur ce passage: le nom donné à un enfant n'est pas choisi au hasard par les parents, ils ont l'impression d'etre les seuls à decider du nom de leur progéniture mais en fin de compte le nom, insufflé par D... , aura un lien avec l'avenir de cet enfant ou de ses decendants. Cette idée est également rapportée au nom du ARI zal. Il y a un lien entre le nom et la Néchama de l'individu.
C'est pour cette raison que Le yam chel chelomo sur le traité du Talmud de Guitin nous explique qu'en général les parents évitent d'appeler leur fils au nom du prophète YISHAYAOU car il est mort d'une mort tragique! Et c'est pour cette raison qu'il appellent leur fils YISHAYA, c'est à dire avec un petit changement. Cette idée est reprise aussi par le Hatam Soffer dans son responsa ( yoré déa tome 4 ) et aussi par notre grand décisionnaire comtenporain le rav Moshé Feinstein (yoré déa tome 2, 122).
A propos des deux noms, il est rapporté au nom du Hazon Ish qu'il est préferable d'éviter de donner deux noms à un enfant car par la suite on emploit seulement un des deux noms. Cela pourrait être problématique dans le cas où on aurait besoin d'écrire dans l'avenir un GUET (contrat de divorce), où nous avons le devoir de faire très attention aux noms mentionnés sur le contrat. De plus comme nous l'avons précisé le nom a une signification profonde et il faudrait donc appeler l'enfant toujours par les deux noms! Le Rav Kook dans son responsa, Ezrat Cohen (28), a precisé qu'il n'y avait pas de Issour, d'interdit, d'appeler un enfant par l'un de ses prénoms et Moshé Rabénou en est la preuve puisqu'il avait selon la tradition 7 noms. La Torah ne l'a jamais appelé par ses 7 noms...
Cependant la rav Kook a toujours appellé son propre fils Zvi-Yéouda, sans racourcir son nom!
Ce qui est certain c'est que pour monter à la torah il faut donner son nom complet, il en est de même sur le contrat de mariage, la ketouba.
Shalom