Libre-arbitre et toute-puissance divine

jojo77
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lun 19/10/2009 - 23:00

Bonjour, j'ai une question qui me gêne dans ma logique de comprendre le libre arbitre.
La guemara dit que 99 personnes sur 100 meurt d'une aïn ara alors que nous savons que l'âge de la mort est décidée à la naissance. Ma question est donc la suivante : un jugement rendu par le ciel peut-il être changé, je pense que la réponse est oui mais je voudrais savoir si cela arrive très souvent? si c'est le cas y'a t-il vraiment utilité de fixer un décret dans le ciel?

J'ai une autre intérrogation concernant toujours le même sujet:
Si le decret a prévu que je devais mourir a 40 ans peut-il prévoir un éventuel suicide, le décret savait-il que j'allais me suicider?

J'ai encore une question :
Hachem décide t-il de notre beauté, de notre intélligence... ou est-ce tout simplement un accident de la nature (par exemple scientifiquement, la beauté du visage est liée à la symétrie entre les yeux, l'oreille et la bouche). Si tel est le cas Hachem me connaissant parfaitement a influençer mon libre arbitre de façon certaine, excéptée le Tsadik Joseph qui était beau, nous savons très bien qu'une personne belle aura beaucoup plus de chance de faire des actes sexuelles interdit, par contre si je suis pas physiquement beau nous savons que ce genre de personnes auront plus de facilité à devenir scientifique ou tout autre métier très intellectuel.
Je vous remercie de m'éclairer.

Jacques Kohn z''l
jeu 22/10/2009 - 05:06

Le libre arbitre est un axiome de notre foi en Hachem, même s'il paraît contredit par notre intuition de Sa toute-puissance. Notre raison nous enseigne que Hachem, par définition, sait d'avance tout ce qui va se produire. C'est Lui, pourtant, qui nous a certifié que nous possédons le libre arbitre : « J'ai placé devant toi la vie et la mort, le bonheur et la calamité ; choisis la vie... » (Devarim 30, 19). Ici se situe le paradoxe de l'omniscience divine face à notre liberté.

A cette apparente antinomie est associée, dans la Tora, l'existence de deux commandements distincts qui s'imposent à nous à tout instant tout en se contredisant l'un l'autre : la « yedi'ath Hachem » (connaissance de Dieu) et la « émounath Hachem » (foi en Dieu). Nous devons, d'une part, utiliser notre intelligence à nous pénétrer de l'idée que tout vient de Lui et que rien ne peut être changé. Mais nous avons également l'obligation de croire que tout est placé entre nos mains pour le meilleur et pour le pire.

Il n’y a donc pas de contradiction entre le libre-arbitre et la toute-puissance de Hachem.

Tout dépend en effet de la perspective où l’on se place. S’agissant de Hachem, Son omniscience lui donne le pouvoir de scruter les pensées les plus intimes de l’homme, et donc d’influer sur elles.

Si l’on considère, en revanche, la situation de l’homme, sa liberté est pour lui un don de Hachem qui S’est comme « rétracté » et lui a laissé le champ libre pour y affirmer librement ses propres choix.