54430
Merci pour votre réponse.
Y aurait-il aujourd’hui lieu d’associer davantage le "monde occidental" à Rome qu’à la Grèce, pour en venir à qualifier nos exils successifs ?
En quoi l'exil qui est aujourd'hui le nôtre serait-il davantage "romain" que "grec" ?
Chalom,
Je vous recommande vivement, a nouveau, la lecture du petit livre du Maharal, dans l'original hebreu ou dans la traduction francaise. Il repond a votre question dans les details.
En bref, il attribue a chaque nation ayant exile Israel (Babylone, Medes/Perses, Grece, Rome) une force particuliere correspondant a un aspect de l'humanite dans lequelle elle excelle. La Grece correspond a l'intelligence (sekhel), et est donc par certains cotes assez proche d'Israel, la difference portant sur la place que doit occuper la spiritualite. Le Maharal ne le dit pas, mais j'espere ne pas trahir sa pensee en reliant ses observations a une autre idee, celle selon laquelle l'exil grec avait ceci de particulier qu'il n'entraina pas d'expulsion du peuple juif de la Terre d'Israel - la Grece et Israel etaient proches sur un plan metaphysique, et tout le conflit portait sur des aspects profonds et subtils de leurs divergences quant a la vocation de l'humanite.
Pour le Maharal, Rome represente le cumul des 3 autres exils, et un peu plus encore. C'est l'exil ultime, et il durera tant que le Temple ne sera pas reconstruit. Remarquez que de nombreuses cultures ulterieures se reclamerent de Rome. Le mot "Cesar" est a l'origine des titres des empereurs allemand (Kaiser) et russe (Tsar). L'Eglise catholique aussi se reclame de Rome. Etc. Pour la pensee juive, cela permet d'associer Rome, et ses successeurs, a Edom / Essav. Aujourd'hui, ce serait plutot le monde occidental effectivement.