Qu'est-ce que la punition de "Karet"?

Anonyme (non vérifié)
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sam 26/04/2003 - 23:00

chalom,
pouvez vous m'expliquez sil vous plait ce que veut dire etre "hayav karet" je sais que cela signifie etre retranché du camp des benei israel mais plus précisément si aujourd'hui nous faisons une avéra ou nous sommes coupables de karet qu'est ce que cela représente concrètement?

Rav Elyakim Simsovic
dim 27/04/2003 - 23:00

Cela dit, 'hayav karet signifie, aujourd'hui comme hiers : passible de retranchement. Ce qui en pratique consiste à mourir entre 50 et 60 ans, la durée "naturelle" de la vie étant de 70 ans.

Il y a 36 fautes pour lesquelles celui qui les commet est passible de karet et elles sont énumérées au début du traité Kéritout dans la première michna. La plupart portent sur des fautes liées aux unions sexuelles interdites (arayoth), à des pratiques idolâtres, à la transgression du chabbat, manger des graisses interdites ('hèlèv) ou du sang, manger à Kippour, à des fautes portant sur le service du Temple...
Bien qu'en principe le karet porte sur la transgression d'interdits, il y a deux commandements positifs dont la non onservance entraîne karet : ne pas se circoncire et s'abstenir du sacrifice pascal.
N'est passible de karet que celui qui commet la faute volontairement et en connaissance de cause. Si la faute est commise par erreur, celui qui l'a commise doit apporter un sacrifice d'expiation. Comme il n'y a plus de sacrifices aujourd'hui, les hakhamim ont établi des procédures spéciales pour la réparation de ces fautes et là il faudrait que je recopie des livres pour donner le détail.
Il faudrait aussi recopier des traités du Talmud pour rendre compte des divers aspects de la question. Pour ceux qui considèrent que le Karet n'exempte pas de la flagellation, celle-ci, si elle a été administrée, remplace. Le Karet ne nécessite pas témoins et avertissement comme les fautes pour lesquelles celui qui les commet est passible de la peine de mort prononcée par un tribunal. A rebours, une faute pour laquelle celui qui la commet est passible de mort s'il y a eu témoins et avertissement peut être passible de karet s'il l'a commise en connaissance de cause même sans témoins et avertissement (voir parachat Ki Tissa, Chémoth 31:14)

Il existe une grand discussion, notamment entre Maïmonide et Nahmanide quant aux conséquences du Karet dans le Olam Haba. Maïmonide, pour résumer, tiendrait que le retranchement porte aussi sur Olam Haba (Hilkhot Téchouva 8:1) à savoir que celui qui est passible de Karet meurt comme un animal. Nahmanide, considérant que l'âme est indestructible, distingue entre trois catégories de fautes entraînant le karet ; celles où il est écrit dans la Thora "cet homme sera retranché", celles où il est écrit "les personnes (néfachot) qui l'auront faite seront retranchées" ou "cette personne sera retranchée de devant Moi" et celles où il est écrit "Retrancher elle sera retranchée cette personne et sa faute est en elle". Cette expression n'étant utilisée dans la Thora que pour les blasphémateurs et les idolâtres, eux seuls subissent dans Olam Haba une dégradation de leur âme. Les autres sont réintégrées après purification.
(Cha'ar Hagmoul et Comm. Lév. 18:29)

D'autres points sont discutés dans le Talmud et entre les commentateurs, concernant l'âge de la mort (à 50 ans, entre 50 et 60...), l'effet sur la descendance, le rapport avec la mort sans enfants...