Etudiant religieux, la galere?

Linda75
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mer 25/04/2012 - 23:00

Chalom,

Pour la question 62604

Je souhaite apporter mon expérience, étant religieuse et ayant fait un cursus universitaire qui s’est achevé il y a 4 ans. En fac on peut choisir la plupart de ses cours, heureusement, et il vaux mieux regarder le calendrier de l’année suivante pour le yom tov (dispo sur le site du consistoire), et éviter de choisir des cours où yom tov tombe souvent. Evidemment les cours se rattrapent mais il faut savoir repérer les étudiants sérieux qui notent bien leur cours pour leur demander parce que la plupart se contentent de faire acte de présence en notant seulement 2 ou 3 choses.
Je n’ai jamais eu d’examens ou de cours le samedi. Par contre il y a des cours de rattrapage, des cours intensifs et des ateliers qui tombent le week end. Pour pouvoir bénéficier de la clémence d’un prof pour un éventuel rattrapage hors samedi ou négocier un devoir à lui rendre en guise de rattrapage (comme ce fut mon cas), il faut être assidu à ses cours et s’assoir aux places devant lui, afin qu’il remarque notre présence et voit notre sérieux, s’il ne vous a pas remarqué, c’est fichu. En général, si le prof n'appelle pas les noms, il y a une feuille de présence qui tourne en cours et que l’on doit signer, les profs les gardent toutes et vérifient notre assiduité si jamais on demande un rattrapage particulier. Mais il y a des profs pervers, c’est vrai. Si jamais un partiel tombe le yom tov, mieux vaut expliquer qu’on a eu un « événement familial » plutôt qu’une fête religieuse (ce n‘est pas un mensonge de toute façon), car les profs de fac sont souvent des gens de gauche très attachés à la laïcité.
En ce qui concerne les fréquentations, on peut faire connaissance et discuter avant ou après les cours, cela ne signifie pas se mélanger. Si jamais on vous propose d’aller prendre un café vous pouvez prétexter le manque de temps. En tout cas les étudiants en général n’ont pas beaucoup de moyens et la plupart ont un travail pour payer leurs études et c'est une ambiance plutot morne, il est rare qu’on vous proposent des soirées et des fêtes, sauf chez les étudiants en médecine qui sont de vrais fêtards. Au pire vous ne vous faites pas d’amis, mais l’important est d’obtenir votre diplôme ne perdant pas votre judaïsme. La seule contrainte est la cacherout, les cantines sont dépendantes du CROUS et dans ma fac elle n’était pas cachère, pourtant à Paris.
Je voudrai ajouter que non juif ne signifie pas systématiquement débauché. A part en printemps et en été, les étudiantes s’habillent convenablement, il y a la mixité évidemment mais comme l’a dit un cheelanaute plus haut, ce n’est pas différent de ce qui se passe dans le métro ou dans la rue. C’est aussi la deuxième raison de s’assoir aux premières places en cours pour éviter de regarder. Enfin, je conseille le port d’une casquette plate, style hatteras, ou bombée, voire un béret pour se couvrir la tête, car une casquette classique a une connotation irrévérencieuse que les profs détestent et ils vous demanderont sûrement de l’enlever. Pour la kipa, c’est vous qui voyez. J’ai été surprise une fois par quelqu’un alors que je récitais mineha dans une salle vide. On m’a laissé tranquille.
Bonne chance.

 

Nathan Schwob
lun 11/06/2012 - 09:47

Merci de faire part de votre expérience.
Elle est très intéressante parce que pour celui qui a fait son cursus universitaire ici, en Israël, elle sent vraiment le GALOUT.
Ici, on porte une caquette pour éviter les coups de soleil, pas pour éviter les coups d'œil (mauvais) ou les coups tout court.
Ici on peu prier Minh'a sur la place publique même avec Minyan et évidemment aussi à la syna du campus.
Ici on n'a pas besoin d'inventer un évènement familial: il n'y a tout simplement pas cours le Chabbat et les fêtes.
Ici on mange au resto Cacher du campus, on a même l'embarras du choix.

Mais attention: ma réaction n'est pas du sionisme à outrance!
Ici ce n'est pas le paradis, l'étudiant qui décide d'apprendre en Israël ne fait que choisir entre deux confrontations possibles.
Soit d'utiliser son énergie pour la survie juive de son individu, en restant en GALOUT.
Soit de consacrer ses forces au développement de l'identité juive collective, de son pays et de son peuple, en habitant en Israël.

À chacun son choix :)

Bien à vous tous