Transcendante la question (Urgent)

babaz
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sam 28/04/2012 - 23:00

Bonjour,

« S'il est vrai que les textes 'hassidiques sont incontournables, il me semble que les textes kabbalistiques "purs" sont à etudier en premier lieu. »

(a)Pour le coup, je ne vous rejoins pas du tout. La ‘hassidouth se pose aujourd'hui comme une étude ayant rendu et rendant bien plus accessible la quintessence du patrimoine ésotérique juif, là où l'étude des textes kabbalistiques "purs" reste pour le judaïsme l'apanage d'initiés.

« N'oublions pas que l'objectif principal de la littérature 'hassidique ne présente qu'un aspect de la Kabbale, à savoir, l’étude de l’âme humaine; la question de l'essence du Divin n'est traitée presque que dans cette optique. »

(b)D’où tenez-vous cela ?
Après, tout dépend peut-être de la 'hassidouth envisagée.

« Une autre erreur, proche de cette dernière, que je retrouve dans vos propos est de croire que la 'Hassidout est à la portee de tout le monde. Prenons comme exemple les deux oeuvres les plus connues et certainement les plus étudiées aujourd'hui, le Tania et Likouté Moharan; force est de constater que ces textes sont d'une extreme complexité et qu'ils nécessitent de nombreuses introductions avant de s'y plonger. »

(c) La plus grande difficulté me semble être de trouver un maître apte à nous faire entrer sérieusement dans ces textes. Mais il y a là des notions auxquelles chacun peut, me semble-t-il, s’intéresser, à moins que vous ne pensiez qu'en tout homme conscient réside un "potentiel métaphysicien".

« Je ne pense pas que la métaphysique ne soit qu'une question de sémantique. Il est des definitions de la Divinité, comme le Pantheisme par exemple, qui est complètement en dehors de la foi juive et ce n'est pas par hasard que le principal partisan de cette thèse fut excommunié de la communauté d’Israël. »

(d) Martial Guéroult, commentateur de la pensée de cet excommunié, avait vu en son ontologie ce qu’il nomma « panenthéisme », et nous lui devons ce terme que vous citiez un peu plus haut, à la suite de Karl Krause. J’ai tenté de vous faire remarquer (question 62881) que la définition que vous en donniez ne rendait pas le « panenthéisme » tout à fait étranger au « monothéisme » juif, dont vous l’aviez pourtant distingué (dans votre réponse au message 62851).

Si vous étiez prêt à partager la lecture de Martial Guéroult, vous pourriez aller me semble-t-il jusqu’à douter du bien-fondé de l’excommunication de notre grand homme, sur le compte de votre acceptation prudente du paradoxe en question.

Nathaniel Zerbib
lun 30/04/2012 - 04:08

(a) Je vous l'accorde. Néanmoins, ce domaine de la Torah est limité quant a la connaissance du Divin et ne saurait remplacer en aucun cas l’étude systématique des références-sources de la 'Hassidout elle-même.

(b) Je tiens cette définition de mes maîtres. Apres m’être plongé à mon tour dans l’étude de ces textes, je ne peux qu'acquiescer. Je conçois que ce n'est pas le seul sujet traité mais il y est prédominant.

(c) Je suis d'accord avec les deux points que vous énoncez. Je ne pense pas avoir saisi votre remarque de fin de phrase.

(d) Je ne connais malheureusement pas le philosophe que vous mentionnez. Par contre, concernant la remise en question du bien-fondé de l'excommunication de Spinoza, vous n'avez pas tout à fait tort: en 1704, le rabbin de la communauté séfarade de Londres, R' David Nieto prononca à la synagogue un discours dans lequel il prétendit que la nature est la révélation de D. dans le Monde. Les membres de la communauté locale voulurent l'excommunier également. Ils se tournèrent vers R' Tsvi Hirsch Ashkenazi ('Ha'ham Tsvi), chef du tribunal rabbinique de Hambourg afin de trancher sur la question. Dans une réponse publiée dans son responsa (r.18), il l'acquitte de tout soupçon d’hérésie en expliquant que ce sont que les propos de R' Yehouda Halevi dans le livre du Kouzari (Tome 1 , s. 15 et 16).