Thora, Philosophie

Ari026
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mar 28/01/2014 - 23:00

Rav bloch .
Je me permet de vous poser une petite cheela dakah...
Je vois que votre intérêt pour la philosophie et les textes dits " hol" est important ... N est ce pas en contradiction avec notre sainte Torah que Hachem ichtabah CHEMO nous a confié après moult péripéties cf guemara Chabat je crois , discussion entre moche rabeinou et les anges ... Kedochim tihyou ... Il faut être saint , cmt l être avec ces pensées impures de kfirout .. Je me permet cette question car je passe mon bac français et c est vraiment très limite limite du renégat ... Des textes sans intérêts , à but anti Torah , les plaisirs etc...
David hamelekh ( tehilim ) nou dit ma ahavti toratekha kol hayom HI sihati! On ne doit parler QUE de notre sainte Torah ... Cmt perdre son temps ailleurs ??
De plus , sanhedrin page 90 , rabbi akiba nous dit que celui qui lit les livres : HITSONIM ( litt: extérieurs!) n a pas olam haba !!! Le meiri de rajouter dans son hidouch qu'il parle des livres profanes (science etc ...) et y croire fortement , QUE a ça. ...
De plus , l exemple avc elicha Ben abouya , aher, ! Cf guemara . Ça poche débordait de livre de " philosophie "... 1) savons tout de la Torah kedoucha pr aller voir ailleurs ?
2) est ce machpia sur notre personnalité d entendre ce genre de kfirout ?
3) est ce contradictoire ?
Merci pr tt kvod harav ! Et j admire votre largesse d esprit et hokhma... Baroukh chenatan hokhmato lireav!

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Emmanuel Bloch
sam 01/02/2014 - 21:56

Chalom,

Je suis a peu pres convaincu que la question a deja ete traitee sur le site, et que le moteur pourra vous fournir bien des informations utiles.

Le plus juste est probablement de dire que le peuple juif a toujours connu une tension entre deux options: celle de s'ouvrir au monde exterieur et a ses idees, et celle de proteger sa propre culture religieuse de toute influence exterieure.

La maniere dont vous formulez votre question indique clairement que vous vous identifiez a la deuxieme approche, qui est defendue notamment de nos jours par le courant 'hareidi (ultra-orthodoxe). Sans vouloir ici critiquer qui que ce soit, il me faut rappeler que cette approche n'est pas la seule legitime dans le monde de la Torah.

Vous trouverez, de tous temps, des penseurs juifs de premier plan qui encourageaient a apprendre la philosophie en plus de la Torah. L'exemple le plus evident (mais de loin pas le seul!) est celui du Rambam. Pour Maimonide, un etre humain qui ne connait pas la philosophie (dans son cas, celle d'Aristote) rate a peu pres completement sa vie. C'est tout a fait clair dans son Guide des Egares, mais nul besoin d'aller si loin: les 4 premiers chapitres du Michneh Torah sont un resume de la Physiquet et de la Metaphysique d'Aristote, et de nombreuses halakhot que le Rambam a codifiees ont ete influencees par ses vues philosophiques.

Le Meiri aussi a ete fortement influence par la philosophie grecque, a la suite de Maimonide d'ailleurs. Et de nombreux autres encore.

L'explication la plus simple de l'expression "sefarim hitsoniim" est celle qui fait reference aux livres apocryphes - ces livres qui se presentent comme des livres prophetiques mais qui ont ete rejetes du canon biblique. Quant a Elicha ben Avouya, differentes explications de son rejet de la Torah existent dans nos sources, mais il est fort possible qu'il ait ete influence par ce que l'on appelle le dualisme, une vision religieuse qui croyait en l'existence de deux divinites, l'une bonne et l'autre mauvaise - ce qui est, de toute evidence, en contradiction avec un pilier essentiel de la Torah.