Trois pas en avant...

Ja2911
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lun 18/07/2016 - 23:00

Pourquoi trois pas en arrière et trois pas en avant, avant la amida ?

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Rav Samuel Elikan
lun 25/07/2016 - 12:09

Shalom,

Cette habitude n'est rapportée ni par le Talmud, ni par les Guéonim.

Sa première apparition provient de l'Ecole de Rashi (1040-1105) (1), puis cela est rapporté par le Rema (1520-1572) (2).

La raison en serait (selon le Sefer HaPardès - 3) les propos du Talmud de Jérusalem (4) affirmant que l'on doit "fixer sa place" et "égaliser ses jambes" pour prier et se tenir devant D'ieu et le fait de faire trois pas en avant seraient une manière de "fixer sa place".

On l'apprendrait du verset dans Yeh'ezkel (1,7) : "Leurs pieds étaient un pied droit" - "leurs pieds" (au pluriel), ce sont deux pas, et "un pied droit" - c'est le troisième pas. Cette explication est le fruit de l'interprétation du Sefer HaPardès (6).

Il ajoute par ailleurs, qu'il y a en cela aussi le fait de "se présenter devant D'ieu" par révérence en faisant trois pas (de la même manière qu'à la fin de la prière on se retire par révérence en faisant trois pas - 5), c'est également ainsi que l'on comprend généralement cet usage (7).

En outre, Rabbi Avraham ben Nathan de Lunel (1155-1215) écrit que la raison des trois pas est liée aux trois campements (Israël, Leviah et Kehouna) et a pour but de nous faire ressembler à des anges, comme le dit le verset cité plus haut, car ce sont les anges qui ont un pied (8).

Cordialement,

Notes:

(1) Sefer HaPardès p. 329; rapporté aussi dans le Mah'zor Vitry, §21, p. 15; Sidour Rashi, §29, p. 20; Sidour Rabbenou Shlomo de Worms, p. 103-4.

(2) Au nom de "yesh omerim" - "certains affirment" - sur Shoulh'an Arouh' OH 95,1.

(3) Cité en note 1.

(4) TY Berah'ot chap. 4, hal. 4, 8b dans l'éd. Vilna. Concernant l'auteur de cette loi - cf. les propos du R' Be'er Rettner (descendant du "Panim Meirot"), "Ahavat Tzion vYeroushalaym" sur TY Berah'ot, Vilna, 1901, p. 112

(5) cf. à ce propos l'excellent article du Rav Dr. Ya'akov Gertner, paru dans la revue Assoufot n°14, 2002, p. 83-98 où il donne de manière exhaustive presque toutes les sources sur le sujet.

(6) cf. aussi Rabbenou Manoah' sur Rambam hil. Tefila chap. 9, hal. 4.

(7) cf. Kitzour Shoulh'an Arouh' (Gantzfried) 18,2 ; Darkei Moshé OH 95,1 qui rapporte le Rokeah' (p. 214) parlant de trois "hagashot" ; cf. aussi Sidour Beit Yaakov (Emden), p. 66.

(8) cf. encore Orh'ot H'ayim §25 (32b).