Vous ne travaillerez pas ?

Moty
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mer 19/04/2017 - 23:00

Chers Rabbanim,

J’ai, avant les fêtes de pessah, demandé à mon employeur à m’absenter pour les quatre jours de yom tov. Ce dernier n’était pas d’accord car travaillant dans un service comptable, aucune personne n’est en principe autorisée à s’absenter pendant les trois premières semaines d’avril. J’ai malgré tout tenté d’expliquer que mon absence n’aurait pas d’incidence sur le bon déroulé des travaux et que j’étais prêt à venir travailler les dimanches sans contrepartie. Nous en sommes restés là et la veille, j’ai néanmoins prévenu par mail que je serai absent les deux prochains jours. Malheureusement, j’ai été licencié hier matin pour absence non justifié. Qu’aurais-je du faire ? Faut-il aller travailler yom tov si l’on risque de perdre son travail ? Je vous remercie pour votre aide.

Nathan Schwob
sam 29/04/2017 - 23:19

Vous avez très bien fait. En choisissant d'agir suivant notre échelle de valeurs, qui est celle de la Thora, sans vous laisser impressionner ni par votre employeur, ni par la société ambiante, ni par les circonstances, vous avez fait preuve de liberté. C'est exactement la signification de la fête de Pessah', appelée aussi "Zman H'èroutènou", le moment de notre libération d'Égypte mais aussi de tous les asservissements que le peuple juif a affronté dans le passé et aura encore à affronter dans le futur.
Il n'y a de liberté pure que dans les attributs divins, puisque toute la création est limitée et contingente. Malgré tout, D-ieu donne à l'homme un peu de cette qualité sous la forme de son libre arbitre. En nous donnant la Thora Il nous a enseigné aussi comment gérer cette liberté et la porter à son maximum humain. Nos sages nous transmettent cette idée dans le verset (Chemot 32,16): "… l'écriture de D-ieu était gravée sur les tables" en transformant le mot "h'arout=gravé" en "h'érout=liberté".
Vous avez fait le choix que D-ieu nous demande de faire, comme le Peuple d'Israël l'a fait dans le désert, lorsqu'il était interdit d'aller ramasser la Manne le Chabbat, pour bien comprendre que notre vie économique est bien plus dépendante de la confiance que nous mettons en D-ieu et de la réalisation de Ses commandements, que de nos efforts effectués pour le gagne-pain.
Prions pour que vous trouviez bientôt un nouveau travail, chez un employeur plus compréhensif.
Je vous suggère de dire le Birkat Hamazone avec Cavana (conscience et compréhension). Vous y trouverez non seulement une prière pour la Parnassa (avoir de quoi vivre) mais aussi une réflexion juive sur le sujet.
Votre décision prouve que vous ressentez un profond désir de vivre pleinement votre judaïsme. Je ne peux m'empêcher de vous inviter à le réaliser ici en Israël, dans notre cadre naturel, qui non seulement permet légalement la concrétisation de cette aspiration mais aussi l'amplifie et l'enrichit.