Conversation 11818 - L'epouser apres conversion

Anonyme
Mardi 9 décembre 2003 - 23:00

Chers Rabbanim, une question me vient a l'esprit en pensant a tous les couple mixtes actuels : j'ai entendu que une personne juive ayant connu un(e) non juif/ve ne peut l'epouser si celui/celle -ci se convertit au judaisme par apres.
Puis-je en connaitre les sources et explications, car beaucoup de personnes concernées peuven amener leur conjoint a une conversion sincere qui ne soit pas motivé uniquement par l'amour de l'autre. De plus, l'amour ne se commande pas et il peut etre difficile de renoncer a epouser une personne avec qui l'on desir passer sa vie.

Kol touv

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 10 décembre 2003 - 23:00

L'idée est simple. On veut être sûr que c'est bien le désir d'observer la Tora qui motive la conversion, et aucune autre motivation. Et que l'on ne vienne pas à douter de la validité de la conversion.
De nos jours, on se base sur une réponse donnée par le Rambam pour autoriser de tels mariages quand nécessaire.
Cependant la Halakha n'accepte pas obligatoirement la dernière phrase de votre question, et il peut y avoir des cas où la Halakha exige de renoncer à un amour charnel pour l'amour de D'ieu.

Références: 1: T. B. Yevamot 24 b et 47; Techouvot HaRambam (Blau) 211

jerem1826
Mercredi 23 mai 2007 - 23:00

Bonjour Kvod Harav,
Je fais référence à la question 11818 à laquelle vous avez répondu.
Je suis fils d'un père juif et d'une mère non-juive, par conséquent non-juif.
Je suis actuellement en cours de conversion et depuis pres de 2 ans. J'entretiens, de plus, une relation amoureuse avec une jeune fille juive depuis pres de 4 mois.
Si je m'adresse à vous aujourd'hui, c'est parce que j'ai fait l'ENORME bêtise, en plus de la fréquenter, d'avoir des relations sexuelles avec elle.
Je ne voue d'admiration qu'à l'Eternet notre D. Hakadosh Baroukh Hou mais je suis très amoureux de cette fille.
J'aurais ainsi voulu savoir s'il me serait permis, une fois bien évidemment que j'aurais eu ma conversion, de me marier avec cette jeune fille.
Je tiens à préciser que je ne souhaite absolument pas avoir une réponse me permettant de poursuivre la relation que nous avons aujourd'hui. Je pense même ne plus avoir de contact physique avec elle, quelle que soit la réponse apportée. Dans le cas où elle serait négative, je me séparerais d'elle, car je saurais que cela correspond à la volonté divine, qui ne peut être que positive.
Je vous remercie par avance pour votre réponse, mais aussi pour tout le travail que vous effectuez. Cela permet à de nombreux juifs de revenir progressivement à la Torah.
Chabat Chalom.

Bonjour Kvod Harav, Je vous fais parvenir ce message pour compléter ma première question, n° 36652, concernant l'union après la conversion. J'ai oublié de parler d'un élément fondamental : une halakha déjà présente dans le kitsour shoulhan aroukh et mentionnant "qu'un non-juif qui aurait des relations avec une juive ne pourrait se marier avec elle, même s'il se convertissait". Mon inquiétude porte ainsi sur deux points : - cette interdiction est-elle aujourd'hui encore appliquée? - quelle conséquence une telle union aurait sur moi ainsi que sur ma descendance? Merci encore de fois de prêter attention à ma requête. Chabbat Chalom

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 26 juin 2007 - 15:17

Chalom

C'est effectivement la loi a priori, et le Kitsour Choulh'ane Aroukh ne fait que rapporter ce qu'écrit Rabbi Yossef Karo (Choulh'ane Aroukh, Even Haezer, 11, 6), qui lui-même se base sur des sources tanaïtiques (Tossefta Yevamot, 4, 6).
La raison est que l'on veut être sûr que les motivations de la conversion sont pures.
J'ai écrit que c'est la loi "a priori", parce que si les personnes se sont malgré tout mariées, elles n'ont pas besoin de se séparer. Et si elles ont des enfants, cela n'aura aucune conséquence sur eux.
Certains ont écrit que cette loi n'avait cours que si d'autres personnes que le couple étaient au courant de cet acte, mais cette opinion n'a pas été retenue.
Puisque vous semblez être une personne très motivée par les mitsvot, et que vous voulez vous convertir dans les meilleurs conditions et vous rapprocher de D'ieu, il me semble, malgré la douleur que cela pourra entraîner, que vous devriez envisager une autre union.