Kolelman hors la loi?

mick636
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lun 14/03/2016 - 23:00

sur 79159
J'avais lu que le Rambam disait qu'il était interdit de percevoir un salaire pour enseigner la Torah car on devait suivre l'exemple de Moïse. Ceci ne s'applique qu'à la Torah écrite.
Il parle d'enseigner et pas d'étudier.
Il parait logique que si pour lui on ne doit pas être payé pour enseigner à fortiori pour étudier.
Il a d'ailleurs toujours refuser lui même d'être payé pour son poste de Rabbin au Caire
et vivait en travaillant comme médecin..

Le Sforno aussi allait en ce sens(et était aussi médecin).

(Il est vrai que d'autres pensent que l'on peut être payé pour enseigner sans contredire Rambam : se faire payer pour le temps – on pourrait l'utiliser pour gagner de l'argent- et non pour l'étude elle même)

On nous rapporte aussi les métiers de plusieurs Sages de l'époque de la Michna, du Talmud, ...
Seul Chmouel ne travaillait pas. Mais il vivait d'un héritage et non des autres.
On sait aussi que Rachi était vigneron.

Visiblement à ces époques le concept de Kollel n'existait pas. Les premiers ont été créé après la 2nd guerre mondiale.
On peut s'en étonner. La Torah elle même dans la Genèse demande à l'Homme de travailler !

Étudier pour augmenter ses connaissances, n'est ce pas égoïste ? Est ce cela que la Torah demande?
Ne faut il pas chercher à faire profiter les autres de notre étude (en donnant des cours, formant des dayanim, chomerim...) ?

Et pour le "donateur" n'est il pas préférable d'aider des gens qui n'ont pas la possibilité de travailler (personnages âgées, handicapés...) ?

Rav Samuel Elikan
lun 20/06/2016 - 23:23

Shalom,

1) Merci de votre contribution.

2) La question de savoir si le travail est idéal a priori tout en étudiant la Torah et, a posteriori, lorsqu'on a besoin de former des érudits, surtout après la Shoah, pour assurer la pérennité de l'étude de la Torah, on encourage des gens à étudier à temps plein ; ou si l'idéal est d'étudier à temps plein et, a posteriori, en cas de force majeure, on doit travailler, parce qu'il faut bien vivre est sujette à de nombreuses discussions. Comme vous le notez vous même, il existe différents avis chez les rabbins médiévaux déjà.

3) Il est certain que l'idéal est de diffuser la Torah et de ne pas la garder pour soi.
Le Rambam commence ses lois d'étude de la Torah en affirmant que le commandement est bel et bien d'enseigner... Nos Sages disent même que quiconque garde jalousement sa Torah pour lui, n'y voit pas de bénédiction et cette dernière ne saura "rester" chez lui... "Quiconque dit je n'ai que la Torah et rien d'autre, même la Torah il ne l'a pas" (TB Yevamot 109b), il y a effectivement un devoir de transmission.

4) Les règles de préséance dans la tzedaka (charité) sont les suivantes, selon le verset dans Devarim 15,7 : d'abord le plus pauvre (dans cet ordre manque de nourriture, vêtements, accessoires nécessaires), ensuite le plus proche de nous familialement (puis amis proches), puis le plus proche de nous géographiquement (les pauvres de notre ville, précèdent ceux qui habitent à 15'000 km).

La capacité à pouvoir travailler ou pas ne peut être prise en compte qu'après ces principes là ; si quelqu'un est maintenant objectivement dans le besoin, le fait qu'il puisse travailler ne va pas forcément l'aider à manger immédiatement... Le temps qu'il trouve du travail et reçoive un salaire, il pourra déjà être mort de faim...

Puissions-nous toujours faire partie de ceux qui peuvent donner et pas de ceux qui doivent recevoir !

Cordialement,