Conversation 11080 - Tapis volant

Anonyme
Samedi 25 octobre 2003 - 23:00

Bonjour, j aimerais avoir une petite precision, la rav meqoubal qui c est envoler sur son tapis, c est yaacov abihssera ou chmouel abihssera?
Merci d avance.

Rav Elie Kahn z''l
Lundi 27 octobre 2003 - 23:00

Vous m'avez posé la question directement, mais il me semble que je ne suis pas la bonne adresse.
J'aurais en effet tendance à croire qu'à part celui de Aladin dans le film de Walt Disney, les tapis volants n'existent pas.

Ari026
Vendredi 10 janvier 2014 - 23:00

A propos de la question 11080
C est abir YAAKOV! Et ce n est pas une légende! C est arriver en Égypte si ma mémoire est bonne
Chavoua tov!

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Emmanuel Bloch
Lundi 13 janvier 2014 - 10:59

Merci de votre contribution, meme si je dois quand meme avouer partager le scepticisme du rav Kahn z"l...

toto0026
Mardi 14 janvier 2014 - 23:00

Pour precisez la question sur le tapis il s agit du rav shmuel abouahtsira dont le nom ete rav shmuel elbaz

Personne chez la famille Abouahtsira n a renie cette histoire qui est citer dans les livres sur les familles
Les miracles chez les Rabanim Abouahtsira et Pinto sont courant ou est le probleme ?

Il se peut que l auteur d Aladin c est inspire de cette histoire

Est ce trop pour Hashem ?

La fille de rabbi hanina ben dossa a bien allume les bougies avec du vinaigre. Est ce ca marche aussi pour les autres ?

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Emmanuel Bloch
Jeudi 16 janvier 2014 - 10:48

Chalom,

La premiere mention de "tapis volants" est beaucoup plus ancienne. Contrairement a ce que l'on croit parfois, son origine n'est pas dans les Contes des Mille et Une Nuits, mais dans certains recits datant de l'epoque parthe. Selon ces legendes, le Roi Phraates s'est envole, sur un tapis magique, des hauteurs des monts Zagros afin d'attaquer son ennemi, un roi grec contre lequel il etait en guerre. Vous voyez, cela fait quelques siecles...

Mais puisque vous parlez du fameux passage talmudique relatant l'echange entre la fille de Rabbi 'Hanina et son pere qui brula du vinaigre pour les lumieres du chabbat (la source est dans le traite Taanit 25a), je voudrais signaler qu'il existe un fort courant, au sein du Judaisme, qui se mefie des miracles ou y voit une forme de faiblesse.

Par exemple, voyez ce qu'ecrit le Talmud (Chabbat 53b), a propos d'un homme veuf a qui des seins ont pouse pour lui permettre d'allaiter son bebe nouveau-ne. Selon le Sage Abbaye, cet homme est considere comme d'un niveau spirituel particulierement bas, car les lois de la Creation ont du etre changees pour lui (son bar-plougta, rav Yossef, voit les choses autrement). Selon le rav Dessler (Mikhtav Me-Eliyahou volume 1 p. 201), si cet homme avait ete a un niveau spirituel superieur, il aurait trouve des moyens naturels de nourrir son bebe et aurait neanmoins ete capable d'y voir la marque de la Providence divine.

Le Ralbag dit la meme chose dans son commentaire sur Bereichit 6-9 : l'ordre de la Nature, qui a ete creee par Dieu, represente la plus grande perfection possible pour le monde. Dieu evite donc au maximum de faire des changements a cet ordre des choses (miracles), et meme lorsqu'il le fait, la Nature est preservee autant que possible. Le miracle est ici presente comme une sorte de violence faite a l'ordre voulu par Dieu.

Le Rambam, dans sa fameuse lettre sur la Resurrection des Morts, insiste que la Torah doit toujours etre interpretee de maniere a minimiser les miracles, car c'est a travers la Nature que l'on percoit le mieux la grandeur de Dieu.

Meme les kabbalistes soutiennent cette idee. Voyez le commentaire de Rabbeinou Bahya sur Chemot 17:13, qui rappelle que Dieu ne fait appel a un miracle que dans des cas extremes, et demande : pourquoi Dieu devrait-il detruire le monde qu'il a cree ?

Lorsque Dieu a separe les eaux de la mer Rouge en deux, il l'a fait au moyen d'un vent puissant. Selon le Rachbam (commentaire sur Chemot 14:21), c'etait pour minimiser, autant que possible, le miracle de la Traversee de la Mer Rouge, et le maintenir autant que possible dans les limites fixees pour la Creation.

Voyez encore ce qu'ecrit le Maharal dans sa deuxieme introduction du Guevourot Hachem, et R. Soloveitchik dans son livre "the Emergence of Ethical Man". Etc.