Conversation 12436 - Avraham, le lait et la viande

Anonyme
Mercredi 31 décembre 2003 - 23:00

Shalom Rabbanim. J'aimerais savoir, en rapport avec la regle sur la viande et le lait premierement, pourquoi peut on consommer de la viande dirctement apres du lait apres s'être rincé la bouche et pas l'inverse. Deuxiemement, pourquoi est il interdit d avoir á la même table du lait et d ela viande alors que dans la Torah, il est indiqué qu'Av'raham Avinou présenta aux étrangers qui étaient venus lui annoncer que Sarah enfanterait l'année d'apres de la viande, du lait et de la creme; N'était ce pas á la même table et n'ont ils pas consommé cela ensembles?

Nathan Schwob
Jeudi 14 octobre 2004 - 23:00

Pour la premiere question (la viande directement apres le lait) voir la No 3251 sur le site.
Pour la deuxieme question (du lait et de la viande a la meme table), c'est une decision de nos sages afin d'eviter de consommer du lait et de la viande ensemble. Les H'achanim (sages) ont ete particulierements exigeants pour la separation du lait et de la viande, car les deux individuellement sont autorises. Nous avons donc l'habitude d'utiliser dans la cuisine ou sur la table, tout aussi bien du lait que de la viande. Par habitude, automatisme et manque d'attention il pourrait y avoir pas mal d'erreur. Par contre un morceau de jambon sur votre table serait tellement stressant que vous ne pourriez pas commencer le repas sans l'enlever.
En ce qui concerne les melanges de lait et de viande sur la table d'Avraham, ne melangeons pas les torchons et les serviettes.
Avraham, jusqu'a preuve du contraire, vivait bien avant le Don de la Thora et n'avait aucune obligation concernant le lait et la viande, pas plus que les autres Mitzvot.
Cependant, Rachi dans son commentaire (1) vous rassurera: verifiez l'ordre du menu:
"Il prit de la creme et du lait et le veau prepare et leur servit...(Vayera 18-8)". Lait puis viande, servis l'un apres l'autre dans cet ordre, et le menu ne pose plus de probleme.
Le commentaire "Daat Zekenim Mibaale Hatossafot" attire l'attention sur le fait que certain Midrachim ecrivent clairement que les hotes d'Avraham ont mange de la viande et du lait ensemble tandis que d'autres pretendent qu'Avraham gardait deja toutes les Mitzvot. Pour ces derniers Avraham accomplissait de sa propre initiative meme les Mitzvot et decrets institues par nos sages.
Pour la signification de ces textes voir les No15815 & 15680 etc... sur le site.
Le Midrach qui raconte que les anges en visite chez Avraham ont bel et bien consommes du lait et de la viande ensemble, rapporte en fait une discussion entre D' et les anges. Ceux-ci s'opposent a ce que D' donne la Thora a Israel pretextant que la Thora, cette petite merveille divine ne convient qu'au ciel, qu'aux anges spirituels, mais pas au monde materiel. D' leur replique alors que lorsqu'ils se sont rendus chez Avraham ils ont consommes de la nourriture interdite par la Thora et que donc, cette Thora n'est pas pour eux. Bien entendu c'est D' qui a eu le dernier mot.
On peut comprendre la replique de D' de la maniere suivante: D' dit aux anges:
"la Thora vous l'aviez deja en tant qu'anges, et malgre tout vous n'avez pas su la respecter lorsque vous avez pris une forme humaine. Lorsque, pour vous rendre chez Avraham vous avez pris une forme a l'image de la creation materielle, votre etat de spiritualite pure ne vous a pas aide a respecter la Thora. En conclusion, elle n'est pas faite pour vous".
On aurait pu croire en effet, comme les anges, que la verite divine qui s'exprime dans la Thora, ne convient pas au monde materiel dans lequel nous, les hommes, nous vivons, que la Thora doit rester au ciel et le spirituel doit rester separe du materiel. Ce Midrach nous enseigne donc, a travers la reponse de D', que au contraire, la Thora ne convient qu'aux hommes qui ont un corp materiel et une ame spirituelle. La Thora vient nous enseigner comment joindre et unir ces deux cotes a priori opposes pour arriver a un resultat de niveau plus eleve que celui des anges eux meme, qui n'ont pas la capacite de realiser cette harmonie, et n'on pas pu respecter la Thora a la maniere des hommes. Nous possedons donc en tant qu'humain une force spirituelle particuliere a nous (Nechama) et un potentiel qui, lorsque nous le concretisons, nous eleve plus que si nous n'etions que spirituels.

(1) Voir aussi Talmud Baba Metzia 86b.