Conversation 12919 - La prononciation israelienne

Anonyme
Mardi 13 janvier 2004 - 23:00

Shalom

J ai eu une discussion avec un ami au sujet de l accent "normal" de l'hébreu moderne.
Je lui disait qu'au debut du repeuplement d Israel, les sionistes quoique majoritairement d'origine ashkenaze avaient opté pour la prononciation séfarade de l hébreu parlé.
Pourtant souvent quand j entends parler des Juifs orientaux dans la rue qui sont dans le pays depuis 50 ans je trouve qu ils n ont pas un accent israelien comme celui qu'on écoute a la radio par exemple pour les nouvelles.

Comment expliquer cela si l hébreu oral "normal" est prononcé selon la tradition séfarade ?

Et pourquoi les sionistes d' il y a un siècle ont opté pour la prononciation séfarade ? Y a t il une grande différence ?

Merci pour votre site et pour votre travail.

Rav Elyakim Simsovic
Vendredi 16 janvier 2004 - 23:00

Et les Juifs originaires de Pologne ou de Hongrie non plus.
Quant aux Juifs d'origine française, leur accent les trahit presque avant même qu'ils n'aient parlé !
L'accent est une chose dont on ne se débarrasse pas facilement et qu'on n'aquiert pas facilement non plus ? Comment ça va l'anglais chez les Françaoui ?

Pourquoi ? Je ne sais pas s'il y a vraiment une raison... Certains prétendent que c'était pour couper avec la prononciation religieuse ashkénaze mais je n'y crois pas trop.
D'autres disent que c'était pour renouer avec la prononciation originelle dont les Juifs "orientaux" étaient supposés être les gardiens (demandez aux Yéménites...)

Somme toute, quelle importance ?

Anonyme
Vendredi 16 janvier 2004 - 23:00

Chalom,

Suite à la question 12919, je voudrais apporter un autre élément, et sûrement la réponse:

Ben yehouda, l'artisan de la renaissance de la langue hébraïque, naquit en lituanie, puis partit à Paris, puis dut pour sa santé partir en Afrique du Nord puisqu'il avait une tuberculose, er que le climat chaud de ces régions lui était bénéfique. C'est là qu'il rencontra les communautés juives locales et qu'il fut surpris de l'usage de leur hébreu, de leur prononciation qu'il crut plus proche de l'originale (en fait c'est complètement faux, comme vous l'avez écrit, il faut demander aux yéménites...), et aussi de l'usage courant de certaines expressions hébraïques: il est exact que dans les milieux achkenazes, les mots d'origines hébraïques sont transformés pour les adapter à l'accent yiddish, le meilleur exemple est le son O (komats) se transformant en E à la fin d'un mot: ChabbEs, SoukE, HavdolE) etc. tandis que chez les sefarades les expressions hébraïques ne sont pas transformées. C'est peut-être cela qui lui fit apprécier la prononciation séfarade. Et ainsi, lorsqu'après il se rendit à Jérusalem et fit le pari de ne parler qu'en hébreu, la question de la prononciation ne se posait plus...

Seule remarque: personnellement je pense que justement c'était une grande erreur parce que les éléments originaux détenus par les achkenazes ont disparus, et ceux détenus par les sefarades ont disparu, par exemple, le komats qui se retrouva prononcé en A, ou le SSadik transformé en TSadik, etc.

Mais la meilleure réponse est la dernière phrase du rav Kahn: "Somme toute, quelle importance ? "

Kol touv

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 22 février 2004 - 23:00

Pièce versée au dossier, sans commentaire, sinon que le pari de ne parler que l'hébreu, il l'avait déjà fait en Europe, puisque il s'évertuait même à réclamer son billet de train en hébreu au caissier éberlué - et je crois même que c'était à Paris. Quant aux implications idéologiques et aux conséquences...il y aurait beaucoup à dire.