Conversation 1454 - Homosexualité: Comment changer?

Anonyme
Mardi 27 août 2002 - 23:00

chalom,
je pose cette question a tous les rabbanims, car je pense qu'elle est d'une importance particuliere.Je m'appelle David , j'ai 19 ans et je vous ecrit parce que je suis ou ai été poussé par des tendances homosexuelles . Cette situation me pese beaucoup, des lors que je sais que ce n'est pas toléré par le judaisme , d'autant plus que je suis pratiquant (chomer chabbat, casher , tefilins...)
Je vous demande donc de bien vouloir m'aider a trouver une solution qui me permettrait de changer, je ne peux plus supporter cela. Veuillez pardonner la longueur de ma question.
Avec mes remerciements.
David

Rav Zécharia Zermati
Dimanche 27 octobre 2002 - 23:00

Chalom,

Nous apprécions beaucoup votre sincérité et le crédit que vous donnez aux Rabbanim de ce site concernant le problème soulevé.
Une petite introduction: une grande réfexion a été investie afin de savoir et comprendre comment apréhender et répondre et surtout publier le genre de question que vous posez !
Selon la règle "Tora hi oulélamed ani Tsari'h" (la torah nous invite à apprendre et à enseigner), je vous propose quelques sujets de réflexion qui ne suffiront pas, je vous l'avoue à régler en un coup de baguette, un sujet pesant et un appel d'aide aussi prenant que le vôtre.

Avant toute chose bien que sachant que cela risque de réveiller quelques oppositions ou incompréhensions, je me dois de poser les postulats de départ de ce que notre Torah et nos sages de tous les temps voient en l'homosexualité.


La gravité de l’acte

1. Cet interdit, car c’est bien un interdit de la Torah dont on parle, est considéré comme Toéva, une abomination aux yeux de l’Eternel, ce qui n’est pas précisé pour toutes les fautes de la Torah même celles les plus graves, il est ainsi écrit (1) : « tu ne pourras te comporter envers un homme comme les relations intimes d ’un mari envers sa femme, car cela est une abomination ». Dans le même sens la Tosseftah écrit (2): « Une abomination ! c ’est un homme qui faute avec un autre homme ».

2. Le Talmud (3) va peut-être plus loin en évoquant que le plus simple commentaire des paroles du prophète Yrmihiaou (4) : « une abomination a été faite dans le peuple d ’Israël et à Jérusalem » n’est autre qu’une allusion à la faute qui tient aux relations entre deux hommes ! ».

3. Dans le traité de Béra’hot (5) du Yéroushalmi cette fois, nous y trouvons une des raisons dévoilées peut-être « physiologique » du grave interdit que l’homosexualité constitue, en voici les paroles : « Rabbi Abba énonce du fait de la gravité de cette faute, l’Eternel a dit : tu a bouleversé ton corps et tes membres par un acte qui ne t’est pas propre ! Je fais le serment de faire trembler ma création entière de par ta faute personnelle ! ».

Le repentir

1. La Téchouva et le repentir sincère et profond même pour cette terrible faute ne peuvent être totalement écartés et je citerais à ce propos les paroles de l’auteur de la fameuse Responsa Choel ou Méshiv (6) à propos d’un enseignant dans un Talmud Torah de jeunes enfants qui avouait avoir fauté et entrainé avec lui ses propres éléves dans cette abomination : « il est clair qu ’une telle personne ne pourra plus exercer en tant qu’enseignant etc.. mais le jour où ce dernier prendra sur lui de se repentir avec sincérité en acceptant les ordonnances et la voie de sa correction que les Sages lui recommanderont, s’il décide d’accepter de nouveau les lois de la Torah énoncées par les Sages qui l’entourent, cela aidera sans aucun doute à expier ses fautes.. ». Voici donc une preuve flaggrante que même cette faute des plus problématiques doit-être reconsidérée dans un cadre de Téchouva, bien qu’elle nécessite de façon particulière, un suivi et encadrement qui pourront se revéler comme des plus éprouvants pour celui qui veut réellement se repentir.

2. Cette Téchouva que vous recherchez et le Tikoun de cette faute figurent, il est vrai, de façon claire dans certains livres traitant de Kabbale (7) où le fait de jeûner ou autres remèdes purement physiques y sont recommandés, mais ce n’est pas de Kabbale ou bien de comportements à sources mystiques auxquels je veux faire seulement allusion mais bien de l’intention générale et profonde qui en ressort ! Dans ce sens, écrit le Ben ich ‘Hai (8) : « le secret qui se cache dans les recommandations physiques que l’on ordonne à une personne qui a trébuché dans une telle faute et veut la corriger et de même se corriger, est basé sur le fait que ce corps se doit d’être "refroidi" pour se réchauffer de nouveau ». Une sorte de renaissance, un nouvel être qui après un refroidissement de la température de son corps, et de tous ses mauvais penchants et attirances liés à l’excitation de son Yétser hara, revient de façon naturelle à sa température normale, celle d’un homme nouveau qui, bien que n’ayant pas oublié les fautes de son corps et pensées, se remodèle et lutte contre les causes et raisons de cet echec, pour un avenir nouveau.

3. Certains recommandent , dans une approche un peu plus rationnelle, de commencer cette réparation indispensable, par chercher à accomplir des Mitsvot qui ont pour essence le fait d’aider autrui, par exemple le fait d’oeuvrer à l’impression et la distribution de livres qui pourront aider le public le plus large (9) (peut-être même à ce sujet traité ici) etc… Les exemples et propositions ne manquent pas ; en effet cet acte n’a pas été individuel et en cela il a entrainé la faute d’une seconde personne, la correction et Tikoun se doit de passer ainsi par l’aide d’autrui, de son prochain.

4. Il est important de faire comprendre et de réaliser que cet terrible faute qu’est l’homosexualité est dans sa particularité, quelque chose d’incompréhensible, car elle s’oppose de façon complète à l’essence-même du plaisir et de la volonté liée à la création de l’homme. Enonçons clairement : l’homme, même dans l’esprit de faute que nous réfutons, n’est pas de par sa création attiré par un autre homme ! (10)

5. Ce comportement anormal, sort en effet de l’ordinaire, les autres fautes tant difficiles soient elles.. non ! A ce propos le Talmud énonce au nom de l’Eternel même : « l ’homme que j’ai crée n’a aucune attirance pour un autre homme de par l’essence même de sa création qui pousse l ’homme vers une femme, cette sur attirance naturelle que repose la survie du monde entier ».

6. Le Rav Moshé Feinstein (11) écrit à ce propos en réponse à une personne désirant se déconnecter de cette fausse attirance et comportement :« le plus grand conseil que je puisse vous donner afin de vous corriger et corriger ce que vous avez fait est de vous impliquer dans l’étude de la Torah avec approfondissement de ces sources, cette étude vous protègera et vous gardera de tous vos mauvais penchants et vous aidera à libérer vos pensées etc.. ».

En Résumé :

Il est clair que cette petite réponse risque de soulever certaines réactions mais les choses se devaient d’être écrites et publiées une fois pour toute sur ce site.
Je la résume une dernière fois en quelques points :
 L’homosexualité est un des plus graves interdits de la Torah.
 Il s’oppose à la volonté Divine dans la création naturelle et physiologique de l’homme.
 Cette faute se doit d’être corrigée : Tikoun ; plusieurs voies de réparation se présentent devant le Baal Téchouva lorsqu’il est sincère. Un conseil en priuvé avec un Rav est dès lors indispensable.
 La volonté de se « recréér en tant qu’homme » par la voie de l’étude de la Torah est un des premiers pas essentiels à effectuer.
 La main de l’Eternel est toujours tendue pour accueillir ceux qui reviennent à lui.

Rav Zécharia Zermati.

References :

1.Vayikra 18 . Selon la Guémara de Sanhédrin 54,a cette faute entraine un peine de Karet et aussi Sékila.
2.Traité de Sota 6ème chapitre, 9 éme Hala’ha.
3. Traitéd de Sanhédrin 82,a.
4. Chapitre 3.
5. Chapitre 9.
6. 1ère partie Siman 185.
7. Ets ‘haim Chaar Rou’ah Hakodesh 20,a
8.Chout Rav péalim 3 éme partie siman 35.
9. Idem
10.Cette pensée est tiré d’un réponse du Rav Moshé feinstein dans son livre Iguérot Moshé 4 éme partie Siman 115.
11. Idem