Conversation 14740 - Les cendres du pain, c'est du pain?

Anonyme
Samedi 20 mars 2004 - 23:00

Bonjour !

Je me permets de vous poser une question que mon Rav s'est posé et à laquelle, il n'a pas trouvé de réponse :

Pourquoi dit-on dans le Bitoule du matin : Débiarté oudla biarté (que j'ai brulé et que je n'ai pas brulé) alors que ce qui est brulé n'est pas du 'Hametz !
Cela voudrait dire que la cendre des pains seraien 'Hametz ?!!!?

Merci de votre réponse tant attendue !

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 21 mars 2004 - 23:00

Je pense qu'il faut le comprendre ainsi:
a. D'abord, le mot "biartéh" est la forme araméenne du verbe hébreu léba'er (avec le suffixe pronominal de la 3ème personne) qui ne signifie pas "brûler" mais "éliminer". DéBiarteh o déla biartéh se traduirait donc : "que je l'ai éliminé ou que je ne l'ai pas éliminé.
b. la formule est introduite par l'expression : déika birchouti, qui signifie "qui est en ma possession".
c. l'un des modes d'élimination - radical - est de brûler. Mais il y en a d'autres, en particulier le renoncement à la propriété. Ceci supprime tout lien de quelque sorte que ce soit entre moi et l'objet à la propriété duquel je renonce, étant entendu dès lors que quiconque pourrait se l'approprier sans que je proteste aucunement.
d. Etant donné que j'ai éventuellement détruit ou éliminé d'une manière ou d'une autre le hamets dont j'étais conscient de le posséder mais que je puis en posséder encore qui m'a échappé, cette formule a pour effet juridique absolu d'annuler toute possession de hamets éventuelle, que je l'ai vu ou non, que je l'ai éliminé ou non.