Conversation 14902 - La hazkara tombe Yom Tov

Anonyme
Mercredi 24 mars 2004 - 23:00

Bonjour, mon père est décédé le 22 Nissan 5762 à 18h (dernier jour de pessah) et a été enterré le lendemain à 16h, j'aimerais donc savoir si l'on doit faire la hazkara chaque 22 Nissan sachant que c'est un yom tov ou bien la repousser au 23 Nissan.

Rav S.D. Botshko
Samedi 27 mars 2004 - 22:00

C'est une question complexe et il y a beaucoup de minhaguim.

Tâchons d'expliquer l'essentiel.

Le jour du décès, il y a quatre mitsvot qui doivent être accomplies:
1. jeûner
2. prononcer le qaddich
3. Etude et seouda
4. visite au cimetière

Expliquons point par point

1. Si le jour anniversaire tombe Chabbat, Roch Hodech, Yom Tov, Hol Hamoed, ou un jour où on ne dit pas le tahanoun ,jours où on ne jeûne pas, il existe trois opinions:
Le Mehaber (Rabbi Yossef Karo auteur du Choulhan Aroukh)dit qu'il il faut repousser le jeûne au lendemain. La raison de cette décision est basée sur le fait qu'une guemara de meguila enseigne que l'on n'avance pas les mauvaises choses. c'est l'opinion du Kaf Hahayim (orah hayim chapitre 568, par 94)
Le ari zal pense qu'il faut avancer le jeûne. La raison est que le mérite du jeûne permet de faire élever l'âme du defunt par le mérite de la bonne action de son fils, elevation qui a lieu le jour du décès. Il ne faut donc pas retarder le mérite. C'est l'opinion retenue par le Yalkout Yossef
Le rema, c'est à dire le minhag achkenaze, dit qu'on n'est pas tenu de jeûner du tout, ni avant ni après. La mitsva étant de jeûner le jour du décès. si c'est un jour où le jeûne n'est pas autorié, l'obligation de jeûner tombe d'elle-même.

Dans votre cas, on ne peut pas jeûner ni le jour du décès (Yom Tov), ni le lendemain (isrou Hag et mois de nissan) ni la veille (hol Hamoed). Dans ce cas là, tout le monde est d'accord pour dire qu'il n'est pas nécessaire de jeûner. (Kaf Hahayim, par 93)

2. Qaddich. Peut être prononcé sans probleme le jour de Yom Tov.

3. La Seouda et le limoud. Certains permettent de le faire le jour de Yom Tov, n'etant pas interdit d'étudier et de manger un jour de fêtes. D'autres pensent qu'il ne faut pas faire cette Hazkara le Yom Tov, car cela pourrait entrainer de la tristesse un jour de fête.
Certains disent qu'il faut retarder le limoud au lendemain.
D'autres, et c'est ainsi que tranche le Yalkout Yossef, pensent qu'il est préférable d'avancer le limoud la veille, même si c'est un jour de Hol Hamoed.

Certains pensent que même si en principe il vaut mieux avancer, cela est vrai si le mort a été enterré le jour même, mais si il a été enterré le lendemain, on repoussera le limoud et la seouda au lendemain (Gesher Hahayim)

4. La visite au cimetière sera avancée, si possible avant le mois de nissan. Sinon, avant la fête ou retardée jusqu'au 2 Iyar.

Aussi, en conclusion, je vous conseille de ne pas jeûner, de dire le qaddich Yom tov et de faire la Hachkaba lorsque vous montez à la tora. Si vous savez lire le maftir, de l'acheter le chabbat Hol Hamoed, de faire la Seouda et le limoud publics le 23 nissan. Pensez de toute façon à étudier le Hol Hamoed qui est un jour qui doit être consacré au moins pour une partie à l'étude.
Si vous n'êtes pas allé au cimetière avant nissan, il est bien d'attendre le 2 iyar pour y aller (voir nos reponses au sujet de la visite au cimetiere au mois de nissan).

En conclusion, rappelons que toutes les mitsvot que les enfants d'un défunt accomplissent, en particulier l'étude de la thora et la pratique de la Tsedaka, sont plus que tout des vecteurs pour l'élévation de l'âme du defunt.

Qu'Hachem vous apporte la consolation!