Conversation 15018 - Le resto cacher est ouvert chabbat

lagi
Mercredi 31 mars 2004 - 23:00

Shalom Rav,
Lorsque j'ai voulu savoir pour quelle raison il n'etait pas permis de manger dans un restaurant casher sans teouda (dont on est sur que la nourriture est effectivement casher), la reponse qui m'a ete donnee (hors du cadre de ce site) a ete la suivante: shoutaf ledvar avera. Afin de ne pas encourager le patron du lieu a ouvrir son restau le Shabbat, nous devrions donc nous abstenir d'y manger.
Cette reponse me semble insuffisante (peut-etre l'ai-je mal comprise). En effet, en h'oul, de nombreux commercants juifs, dans de nombreux domaines autres que la restauration, ouvrent leur commerce a Shabbat, y pratiquent tous les travaux possibles et immaginables, et personne n'a pense a instituer une teouda afin d'interdir de faire nos achats dans ces commerces. Ces magazins sont donc casher.
Pouvez m'eclairer, donc, sur le role exact de la teouda, ainsi que sur l'argument justifiant un tel boycott?
Merci.

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 1 avril 2004 - 23:00

Je ne crois pas que le problème soit le soutien à un juif qui ne respecte pas le Chabat. En effet, si là était le problème votre reflexion seraot tout à fait justifiée, et il faudrait étendre ce que vous appelez le boycot à tous les commerçants qui ne respectent pas le Chabat, ne pas leur acheter d'habits, de voitures etc...
On ne fera plus appel à un plombier juif qui ne respecte pas Chabat etc...
Il s'agit ici d'un problème de manque de confiance concernant la cacheroute. Une personne ne respectant pas le Chabat, est suspecte de ne pas prendre au sérieux les questions de cacheroute. On ne peut donc pas vraiment être sûr que la nourriture est effectivement cachère. Sur quoi vous basez-vous quand vous l'affirmez?
Dans certains endroits on accorde un label de cacheroute à de tels restaurants considérant que cela permettra d'exercer un minimum de surveillance. Cela se fait dans des endroits où il est dûr de trouver des restautants cachers, et avec de nombreuses clauses restrictives.

lagi
Samedi 17 avril 2004 - 23:00

Bonjour Rav,

A la question numero 15018, concernant l'octroi de teoudot cacherout, vous m'avez repondu que le critere determinant cet octroi etait la cacherout principalement, et que le respect du Shabbat ne venait qu'accroitre la confiance accordee au restaurateur quant a sa cacherout. On ferait selon vous davantage confiance a un restaurateur observant le Shabbat, sachant que s'il observe le Shabbat, alors il est beaucoup plus probable que sa nourriture soit cachere.
Certes. Mais votre reponse me semble faire abstraction de la realite. En effet, me semble-t-il, le critere n'est pas le respect du Shabbat mais la fermeture du restaurant durant le Shabbat! Ce qui est different. Beau- coup de restaurants cachers munis de teoudot ne sont pas diriges par des shomrei mitsvot, et le rabbinat sait pertinemment que ces restaurateurs ne respectent pas le Shabbat, mais leur accordent une teouda parce que le restaurant est ferme a Shabbat. Si la religiosite du restaurateur constituait un critere, alors votre reponse serait tout a fait convaincante. En effet, pourquoi soupconner une personne religieuse de servir de la nourriture taref dans son resto? Mais la seule chose qui importe ici, c'est que le resto soit ferme! En quoi la simple fermeture d'un restaurant a Shabbat m'offre-t-elle une garantie sur ce que je vais y manger? En quoi, plus generalement, la fermeture d'un commerce de n'importe quel genre m'offre-t-elle une garantie, me permettant d'aller manger chez son proprietaire?
Merci d'avance.

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 17 avril 2004 - 23:00

Le point que vous soulevez est parfaitement exact. Je vais donc essayer donc une autre explication.
Il est interdit de cuisiner le Chabat, et une nourriture cuisinée le Chabat est interdite à la consommation durant Chabat. On ne peut donc accorder de label de cacheroute à un restaurant dans lequel on cuisinera le Chabat en transgressant les lois du Chabat. Au niveau halakhique strict, on pourrait accorder le label à un restaurant dans lequel on transgresserait le Chabat en dehors de la cuisine (par exemple, si la caisse est ouverte).
Cela ne se fait généralement pas, les rabbins profitant de la possibilité qu'ils ont de faire pression pour que le Chabat soit respecté.
Vous pouvez ne pas apprécier.