Conversation 1558 - Où se terminent les psaumes écrits par David?

Anonyme
Lundi 2 septembre 2002 - 23:00

Bonjour, H'azak pour votre site!
Je voudrez savoir pourquoi à la fin du Téhilim 72, il est écrit "Calou tephiloth David ben Ichaï"(="ici se terminent les prières de David fils de Ichaï) alors qu'après dans les Téhilim, il ya certains psaumes écrits par david comme par exemple le n°145. On peut se dire que c'est simplement une erreur de placement(ce pasaume devant se placer en n°150) mais je crois que c'est David qui a organisé l'ordre des Téhilim.
Enfin, je ne sais pas....
Merci pour toutes les réponses que vous apportez.
Ciao et Channa Tova à tous!!!

Rav Yitshak Chouraqui
Samedi 28 septembre 2002 - 23:00

Tout d'abord, il convient de lire « collou » et non « calou ».
Quant à votre question, il y a différents niveaux de réponse:
Suivant le peshat, collou ( 3ème personne du pluriel au passé du Poual) vient de la racine «caf lamed yod» évoquant la fin, l'accomplissement ( comme «vaykhoulou hachamayim ... ») et signifie donc «ont été terminées». Ce psaume est donc le dernier que David a rédigé dans sa vieillesse lorsqu'il transmit la royauté à son fils Chélomo. Toutefois il n'est pas le dernier du livre des Psaumes car ce livre n'est pas agencé suivant le seul ordre chronologique mais par une structure profonde qu'il convient d'étudier (« ein moukdam oumeouhar »). Cette explication est entre autres celle de Rashi.
Une autre lecture, due au Rav Saadiya Gaon, projette cette phrase au futur: quand se réaliseront les espérances évoquées au début du psaume, alors seront accomplies toutes les prières de David ( le Hida ajoute à cette explication une Guematriya: « Collou Tephilot David » initiales CTD = 424 c'est la Guematria de « Mashiah Ben David »).
Enfin, la derasha de « collou » est rapportée par le Talmud (Pessahim 117 a) : Il ne faut pas lire « collou » mais « col ellou » c'est à dire que toutes ces prières sont de David, y compris celles qui sont attribuées à d'autres. Même les psaumes qui ont été chantés avant David ont été rédigés à nouveau par David quand il écrivit son livre. C'est ce qui explique cette double attribution. Poursuivant ce même ordre d'idées, une opinion voit en David l'inspiration profonde, l'esprit intime qui anima tous les poètes qui l'ont précédé (ou qui même lui succèdent). Les Psaumes de David seraient ainsi la mesure ultime de toute poésie. Et nulle poésie ne peut se penser autrement que dans le sillage de David.
Chalom,
Itshak Chouraqui