Conversation 16780 - Le Maharal et le bon ordre des etudes

NathanninNathan
Mercredi 2 juin 2004 - 23:00

Vous qui avez traduit le Maharal, il me semble qu'il disait dans son commentaire de Pirké Avot (la michna des 3 couronnes) qu'il était affligeant qu'on commence le Talmud par la Guemara,avant même d'avoir ouvert la Tora.Mais dans sa préface au livre du Rav Steinsalz(Introduction au Talmud,éd Albin Michel),le R.Josy Eisenberg écrit que nombres de ceux qui connaissaient les Psaumes au cours des siècles précédents ne le connaissaient que par ce qu'en disait la Guemara.Donc,quelle aurait été la position du Maharal à mon sujet,çàd un Talmid débutant qui en est à relire ses classiques (le sefer Berechit en particulier)?Trouverait-il affligeant que je tâte un peu de la Guemara? De toutes façons,je n'y toucherai pas avant d'avoir votre réponse

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 5 juin 2004 - 23:00

La Guémara étant une partie du Talmud, j'indique pour ceux qui risquent de mal comprendre que vous voulez dire sans doute "commencer l'étude par la Guémara".

L'ordre des études indiqué par le Maharal concerne l'éducation normale des enfants. Quand on est arrivé à l'âge adulte et qu'on n'a pas bénéficié d'une éducation et d'un apprentissage "normaux", on doit faire face à une situation d'urgence. Il faut donc mener dans ce cas le combat sur plusieurs fronts simultanément. Apprentissage de l'hébreu, étude systématique du Houmash avec le commentaire de Rachi (la paracha de la semaine offre une occasion spéciale pour cela), en parallèle de la lecture des anthologies comme le livre du gd rabbin Munk zatsal, la voix de la Thora. Et une cours de Guémara donné par un bon enseignant (je recommande en particulier à ce sujet le Pr Georges Hansel (voyez son site)
Quelques lectures fondamentales, comme le Kouzari de rabbi Yéhouda Halévi pour fournir un cadre synthétique à la pensée. Les Pirqé Avoth avec le commentaire du Maharal. Jetez aussi un coup d'oeil à la 4223.
Et un mélange explosif de patience et d'impatience : vouloir tout apprendre et ne pas trop se dépêcher de comprendre - je veux dire ne pas fixer la compréhension par des hypothèses trop rigides mais laisser les choses s'interpénétrer et s'éclairer réciproquement et accepter le drame de l'incompréhension, sans résignation - Dieu préserve ! - mais sans le vain orgueil qui déclare privé de sens ce qui n'en a pas encore pour moi. Humilité de l'étude vraie, accueil de la Thora qui nous est offerte.

NathanninNathan
Samedi 19 juin 2004 - 23:00

Rav Yakar, vous disiez vous-même que l’étude de la Tora à mon âge devait être un mélange de patience et d’impatience (cf 16780)
Veuillez donc m’accorder votre indulgence en me voyant revenir à la charge, mais y a-t-il un rapport entre NeFeSH et VaYNaFaSH ? Le Nefesh se trouve-t-il dans le sang, ou est-il le sang ? (Et oui, j’ai lu la question xxxxx, donc si vous comptiez m’y référer, considérez que je ne l’ai pas comprise)

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 19 juin 2004 - 23:00

Bien sûr qu'il y a un rapport. Quand on dit que le sang est le nefesh, c'est un peu - lehavdil - comme on dit "le style, c'est l'homme". Le sang est le support de l'individualité de chacun des représentants de l'espèce, sa néfèche étant précisément ce quelque chose d'élusif et de très précis à la fois : le "quelqu'un" que chacun est.
Le monde en tant que créature reçoit son autonomie et sa "personnalité" grâce au chabbat qui achève l'oeuvre du commencement.