Conversation 18768 - Deraciner des arbres fruitiers a la guerre

Chalom Hayim
Jeudi 26 août 2004 - 23:00

Chalom,

Veuillez m'excuser, d'habitude je déteste mélanger politique avec torah, et je n'ai pas envie de rentrer dans des polémiques politiques (j'ai horreur de la politique tout court d'ailleurs...).

Cependant, ma question concerne le mur de sécurité que construit l'Etat d'Israël maintenant. Jusqu'à présent, j'étais pour, mais en lisant les pétitions de nos ennemis http://www.mrap.fr/article.php3?id_article=675 (vous voyez donc où en est la france, les antiracistes ne sont plus ce qu'ils étaient...), j'ai vu un seul argument de taille qui me force à me poserr des questions là dessus.
Il y a écrit: "Le Mur, c’est : * un déracinement systématique d’oliviers.
* Des vergers, des terrains cultivables et des puits détruits."

Et là, on rentre dans un issour torah. Comme on vient de le voir dans la sifra de choftim, il est complètement interdit de réraciner des arbres fruitiers, même en cas de guerre.
À ce propos, j'ai lu une histoire avec le rav Kook zatza"l qui alors qu'à tel aviv yafo, on voulait détruire des arbrees fruitiers pour construire la ville, le rav s'est interposé entre les appareils et les arbres et a dit aux employés qu'avant de s'en prendre aux arbres d'erets israel il faudrait d'abord s'en prendre à lui.

En l'occurence, je ne voudrais que savoir si tsahal détruit effectivement des oliviers. Dans ce cas, je serais contre la construction de ce mur, mais dans tous les cas, jamais je ne signerai la pétition sur le site en question.

Kol touv

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 1 septembre 2004 - 23:00

Je ne désire pas non plus entrer dans une polémique politique, et ma réponse se bornera à la question de savoir s'il est autorisé d'arracher des arbres fruitiers pour construire une barrière défensive.
L'interdiction de couper des arbres fruitiers même en cas de siège n'est pas une interdiction absolue. Il est interdit de couper des arbres fruitiers si d'autres arbres, apportant moins de bienfaits à l'humanité peuvent suffire à cette tâche. En absence de tels arbres, il ne viendrait à l'idée de personne d'exiger, au nom de la Halakha, de lever le siège.
L'étude de cette interdiction dans la littérature halakhique au fil des générations est passionnante. En effet, sur l'interdiction toranique est venue se greffer la crainte qu'un tel acte porte malheur. D'où la grande réticence à couper un arbre fruitier même si la Halakha l'autorise.
Mais dans le cas précis de notre question, la construction d'une telle barrière peut sauver de nombreuses vies humaines.
Les arbres fruitiers ont-ils plus droit à la vie que les êtres humains?