Conversation 18821 - Vivre au milieu des non-juifs

lagi
Dimanche 29 août 2004 - 23:00

Bonjour Rav,
J'ai plusieurs questions de diverses natures a vous poser:
1- a l'occasion d'une reponse publiee sur le site a propos du vin des non-Juifs, il apparait que le Rav Messas ne considere pas les Chretiens d'aujourd'hui comme des idolatres. Cela signifie-t-il qu'on a le droit. selon cette opinion, de rentrer dans une eglise?
2- si, en France, je mange une salade (laitue, mais, tomates, concombres) dans un restaurant non-cachere (admettons que je sois en vacance dans une station de sport d'hiver), et qu'aucun des aliments ne soit cuit: les reponses publiees sur le site tendent a permettre sous reserve qu'il n'y ait pas de probleme de mareit haayin, et que la salade soit convenablement nettoyee. Etant donnee qu'on ne peut savoir si la salade a ete scrupuleusement nettoyee, cela en rend-il la consommation interdite? Ou peut on consommer quand meme la salade en veillant a ne pas tomber sur un petit ver ou sur un charencon? Si on en trouve un, sachant que tout est a froid, doit on renoncer a la salade, ou doit on simplement enlever le ver et continuer a manger?
3- A la lecture de toutes les reponses publiees sur le theme du bishoul goy, j'ai toujours beaucoup de mal a en comprendre les limites. En effet, le pain est autorise dans les boulangeries francaises. Et pourtant, n'est-ce pas bishoul goy? Nous avons droit a diverses galettes bretonnes inscrites sur la liste du consistoire, n'est-ce pas bishoul goy? La halakha ne fait pas de difference entre une production individuelle et industrielle, pourquoi alors le rabbinat autorise-t-il ces produits la? Je demeure perplexe.
4- Concernant les fours employes par les boulangeries: sommes nous certains que les baguettes et les pains de campagnes autorises a la consommation ne sont pas cuits aux cotes d'une quiche lorraine remplie de lardons? Si une boulangerie se met a vendre de delicieuses cremes brulees, contenant creme fraiche, oeufs et sucre (c'est tout il me semble), qu'est-ce qui m'interdit de les consommer? Un probleme de four? un probleme de bishoul goy? Ou serait-ce par hazard permis?
5- Si je ne m'abuse, j'ai le droit de boire un cafe ou un chocolat chaud dans un cafe en France. Pourquoi? les tasses ne sont-elles pas rendues taref par les autres ustensiles avec lesquels elles sont lavees?
Merci mille fois.

Rav S.D. Botshko
Vendredi 31 décembre 2004 - 23:00

Essayons de répondre à vos nombreuses questions.
1. Je ne pense pas que l'on peut étendre l'autorisation du Rav Messas. En ce qui concerne le vin, certains décisionnaires ne l'interdisaient qu'à la consommation cela bien avant l'époque moderne. Aussi, dit le Rav Messas, il y a une raison supplémentaire de se ranger à leur avis aujourd'hui. De plus, il ne s'agit pas d'une autorisation générale, mais uniquement dans des cas à postériori.
2. On peut contôler soi m^me sa salade et si on trouve un ver le jeter, la salade reste cachère.
3. La guemara dit que l'interdiction du pain a été levée parceque c'était une interdiction que la communauté ne pouvait pas suivre. Et le Choul'han Aroukh (Yoré Déa 112,2) que l'on peut manger ce pain s'il est fabriqué par un boulanger ( pas par un particulier) et qu'il n'y a pas de boulanger juif. Le Rema autorise plus largement. Il autorise m^me si on peut trouver du pain juif.
Je suppose que le Consistoire met sur sa liste des galettes pour celui qui accepte l'opinion qui autorise le Bishoul goy lorsqu'il s'agit d'une fabrication industrielle.
4. Le véritable problème du four et l'huile qui serait utilisée pour enduire l'endroit où est posé le pain. Il existe aussi des pains pré-cuits non cachères que le boulanger ne fait que réchauffer. Vous trouverez sans doute la conduite à tenir dans les listes du consistoire qui se trouve sur place et qui peut effectuer les enquêtes nécessaires.
5. Lautorisation de l'utilisation des tasses des restaurants non cachères n'est pas évidente. Toutefois certains auteurs les autorisent et c'est ainsi que c'est pratiqué. Le Rav Ovadia Yosssef en explilque les motifs dans le Yehavé Daat. (Yoré Déa Chapitre 42)