Conversation 18866 - Osiris, Anubis, Isis et les autres

NathanninNathan
Mardi 31 août 2004 - 23:00

Shalom Rav,

ceci est une question un peu longue, si longue que le temps que je la tape, ma session cheela avait expiré :)

Comme vous écriviez que "megale panim bathora shelo kahalakha", je voudrais que vous m'ôtiez (ou confirmiez, malheureusement) un doute quant à savoir si je n'interprète pas Rachi à ma convenance...

Sur le commentaire de Berechit Bara (amar R'Itshak)
Pourquoi indiquer que le monde commence avec Dieu? Pour démentir quelques idées propres aux idolâtres, à savoir
-qu'il y a plusieurs dieux
-qu'ils concourrent
-que chaque dieu est maître chez soi

Que sont les idoles? Comment sont-elles apparues?
a. Les premiers hommes préhistoriques réalisent que la chasse est bien meilleure lorsqu’ils s’en font une image bien précise. Dans nos termes, on dirait « lorsqu’ils la planifient ». Cependant, le cerveau humain fonctionnant à grands coups de « schémas explicatifs », ceux-ci relient dessin et réussite (il en est de même de l’étudiant qui met toujours la même cravate lors de ses examens s’il en a réussi un brillamment, et donc pas d’idolâtrie)
b. Par la suite, les peintures rupestres deviennent les premiers rituels magiques, représentant des scènes telles que le shaman voudrait qu’elles se passent, l’effet se voulant cause et précédant celle-ci. Il s’agit donc de pensée magique.
c. Le stade suivant consiste à passer à la troisième dimension, puis à l’allégorie (Ô Gaïa, fais sortir de ton sein les bienfaits qui sortirent des mamelles de nos mères. Sois pour nous une mère aussi féconde que nous l’avons sculptée)
d. Par ailleurs, la structure du cerveau humain et les différents accidents qui peuvent lui survenir (par accident vasculaire ou usage de drogues) conduisent l’homme à « voir » des chimères hommes/animaux ou animaux/animaux… ou adopter des raisonnements fantasmagoriques adoptés par les membres de la tribu. Bizarre ou pas, les idées du shaman sont celles du shaman, et par là même font preuves d’autorité. (Et puis, soyons honnêtes, que celui qui n’a jamais eu peur du grand méchant loup-garou, ou de l’ogre,…)

e. Mais en fin de compte, les idoles restent la plupart du temps anthropomorphiques, car il s’agit d’idéaux humains introjectés ou d’animaux personnifiés. L’homme voudrait dominer le soleil, il s’invente Râ, il veut projeter ses instincts lubriques, il imagine Pan et les satyres. Il craint le chacal annonciateur de mort, il s’invente Anubis. De tout cela, les hommes, ou au moins les élites pontificales sont bien conscientes.

f. Tous ces dieux sont issus de quelque part. Osiris est un homme, Isis est une femme, Horus est fruit de leurs engendrements. Chronos et Gaïa sont nés de Chaos.

Or, à ce stade, comment les nations connaissent-elles Dieu? (Même sans JT de 20 heures, difficile d'ignorer les plaies d'Egypte et l'ouverture de la mer) Comme un dieu parmi d'autres, dont le terrain de prédilection semble être l'eau (rougit le Nil, fend la mer, ...)

Or, Dieu :
-A créé le ciel et la terre (et le reste)
-Est Seul avant tout cela
-Est Maître de ces instances naturelles que d'aucuns vénèrent comme leur dieu suprême (soleil Shesmesh/Shamash) et les A précédés

Rav Elyakim Simsovic
Samedi 4 septembre 2004 - 23:00

Qu'entendez-vous par "que le monde commence avec Dieu" ? Ce n'est pas du tout ce que dit le 1er verset de la Genèse, et encore moins le commentaire de Rachi.

D'après les sources traditionnelles, l'idolâtrie commence avec la génération de Enoch, le fils de Sheth et petit fils d'Adam. (Voir Rachi sur le verset de Genèse 4:26). La faute commença par une erreur pédagogique.

L'erreur des idolâtres consiste à hypostasier des forces et fonctions naturelles réelles, et à leur reconnaître une autonomie et une volonté indépendantes, d'où les cultes qui leurs sont rendus pour se les rendre propices.