Conversation 18899 - Elle travaille? La hooooonnnttte!!!

interrogation
Mercredi 1 septembre 2004 - 23:00

Madame Ovadia,

kol hakavod pour votre aide.

Je voudrais vous poser des questions relatives à votre vie de femme religieuse, active, et de mère.
Je suis Bat téchouva depuis peu: j'ai désormais envie de faire beaucoup plus de choses que je pensais jamais vouloir faire aussi jeune, comme me marier et avoir des enfants très vite avec l'aide de D...
J'avais, jusu'à il n'y a pas si longtemps, une ambition professionnelle assez démesurée. J'ai passé des concours pour y arriver,et maintenant, je suis dans l'école que je visais, autour de gens qui me ressemblent beaucoup moins qu'avant.
J'ais ce sentiment à présent que j'entre dans un monde plus religieux, que travailler pour une femme religieuse est une honte. C'est vrai que c'est très difficle de s'occuper de son mari, ses enfants, et sa maison.
Comment avez-vous fait Mme Ovadia ? Pourquoi cette honte du travail des femmes? Comment avez-vous élevé vos enfants tout en travaillant?
C'est vrai que chaque voie dans laquelle je me projette (finance, médias, économie internationale...) me parait renfermer un vice; il y a effectivement toujours un besoin de séduire ses clients pour qu'ils consomment, mentir pour avoir des informations bonnes pour la société, etc.
Alors en mon âme et conscience, je ne sais plus trop que choisir, pour être vraiment une femme honnete et intègre, dans son métier et dans sa maison !
Faites moi profiter de votre expérience Mme Ovadia.

Toda la'h et shana tova ou métouka

Mme Hanna Ovadia
Mercredi 22 septembre 2004 - 23:00

1/ La Honte
La femme juive religieuse peut travailler, gagner sa vie, frequenter des milieux mixtes... pour autant que son occupation soit honnete et pudique.
Dans les milieux orthodoxes, ce sont souvent d'ailleurs les femmes qui travaillent;
et pas uniquement dans l'enseignement, la couture ou la coiffure de perruques.
Biensur, il y a toutes sortes de courants orthodoxes, certains tres fermes. Mais rien ne vous oblige a les frequenter. En tout cas, il n'y a aucune honte a ressentir!
2/ La Teshouva
En revenant a la Torah, certains ont tendance a passer d'une extreme a l'autre. Je vous le deconseille. Vous dites avoir eu une ambition professionnelle demesuree, soit. Ce n'est pas une raison pour tout laisser tomber, surtout en plein cours de vos etudes. Menez les a bout, ensuite, libre a vous d'exercer pleinement, partielement ou pas du tout. C'est mon conseil.
3/ Comment faire?
Avec votre epoux, selon vos revenus communs, en tenant compte de vos desirs personnels, vous pourrez ensemble choisir le mode et train de vie qui vous conviennent. Il me parait inadapte de decider, en tant que jeune fille, que la vie professionelle ne vous interessera pas lorsque vous serez maman.
4/ Les Vices du metier
Ceci est une question qui existe dans chaque corps de metier. Et c'est a chacun d'approfondir et d'etudier les cas de figure le concernant. D'une maniere generale, vous pouvez avoir du charisme, user d'un pouvoir de persuasion, par votre assurance, vos arguments, sans pour autant battre des paupieres et presenter un decollete plongeant.
Pour ce qui est du mensonge, ou de toute autre question precise concernant l'exercice "cacher" de votre metier, je vous suggere de poser des cas precis a votre rabbin, ou sur le site, (peut-etre meme a des collegues religieux) afin d'avoir la reponse la plus adaptee aux circonstances.
5/ Le milieu des etudes
Vous vous sentez "moins ressembler" aux gens qui vous entourent. C'est tant mieux! Je crois deviner que vous habitez la France, il y a donc de fortes chances pour que quelle que soit la fac, un fosse vous separe de votre entourage.
Concentrez-vous sur vos etudes, surveillez vos frequentations. Peut-etre trouverez-vous une equivalence avec une fac israelienne, et vous pourrez ainsi vivre une vie etudiantine plus epanouie. Bien entendu, les etudes en Israel ne "protegent" pas de tous les dangers de la mixite, mais cela est un autre sujet dont nous avons deja parle.

Etre une femme honnete et integre ne veut pas dire s'enfermer, ou renoncer. Je vous encourage donc au contraire, a etudier le metier de votre choix, mais en plus de cela, toutes les halakhot et les lignes de conduites qui vont avec!
Bon Courage.

interrogation
Samedi 21 avril 2007 - 23:00

Shalom Mme Ovadia,

Je vous écris suite à une réponse forte interessante que vous aviez apporté à ma question No 18899.
Votre avis est clair et pertinent.
Barou'h H", je suis désormais maman d'une petite fille, et finirais mes études dans un mois sDv.
Je dois donc me décider sur mes choix professionnels.
En partant de votre avis, et dans le même esprit, je culpabilise maintenant énormément de laisser ma fille à la crèche, qui n'est pour le coup pas efficace de surccroît.
Voici donc ma nouvelle question: pensez vous que les enfants souffrent, ratent quelque chose qd la maman n'est pas auprès d'eux toute la journée? Est ce mauvais pour eux? Auraient ils pu devenir meilleurs si ça n'était pas le cas?

Merci par avance!
Kol Touv,
Noémie

Mme Hanna Ovadia
Mercredi 27 juin 2007 - 06:09

Il est evident qu'il n'y a pas comme une maman pour son bebe. Plus vous pourrez le garder et mieux c'est... pour lui ...mais a condition que la maman sache aussi se rejouir de cette situation.
Nous avons tous besoin d'amour, et pour les tout petits, cela fait partie de leur "carnet de sante". Ca c'etait la theorie.
Mais la pratique est toute autre.
Que ce soit parce qu'elles le doivent ou qu'elles le veulent, les mamans d'aujourd'hui travaillent. Et comme vous pourrez le constater dans toutes les documentations a ce sujet, ela ne se fait pas sans sentiments de culpabilite.

Le meilleur conseil que je puisse donner est de s'organiser pour trouver le meilleur equilibre, non pas ideal et theorique, mais possible et pratique; afin d'etre besimh'a (dans la joie).
Si vous etes a la maison, se fixer un temps pour soi, se "recharger les batteries".
Si vous travaillez, lui parler, lui expliquer et redoubler d'amour quand vous le recuperez.
Tout cela ne se mesure pas forcement en quantite, mais en qualite.

Essayer de rester maitre de vos sentiments (stopper la negativite) et da la situation: savoir ce qui se passe chez son enfant, et lui apporter ce qui lui manque (des moments de jeux, d'affection, de communication....).
On ne saura jamais comment se seraient developpes les choses si ... et si...
Mais on sait ce qu'on a, et ce que l'on peut avec ce que l'on a.
Bonne continuation.