Conversation 19591 - A notre image!

NathanninNathan
Lundi 11 octobre 2004 - 23:00

Toutes mes excuses de dépasser mon quota de questions, mais je viens d'avoir un "insight" qui me remue de bas en haut et de haut en bas, donc c'est soit qu'il est juste, et c'est une illumination, soit qu'il est faux et c'est une illusion, ou une aberration,mais je dois savoir!

Betsalmenou (Ber 1:26) : "Je te fais Adam selon l'image que Je me fais de toi, mais aussi à l'image que tu te fais de toi"
ou encore
"Je te fais Adam à l'image que Je me fais de toi et Tiendrai compte dans Mon commerce avec toi de l'idée que tu te fais de Moi"

Cela concorderait tellement avec le Hessed de Dieu (sous Son Nom YHVH)!
D'un autre côté, j'émets peut-être une de ces énormités!

Qu'en pensez-vous???

Rav Elyakim Simsovic
Mardi 12 octobre 2004 - 23:00

Le Nom par excellence, YHVH est porteur de l'attribut de Rahamim, pas de Hessed. C'est "El" qui est le véhicule de Hessed (cf. le Psaume 52,3).

Quel besoin de rajouter quoi que ce soit à "Betsalménou" ? Est-ce à cause du pluriel que vous voudriez inclure l'homme dans la "conception" ou le "design" ?
Il est certes vrai que l'idée que Dieu se fait de l'homme est celle d'un homme qui a une idée juste de son Créateur.
Au niveau du sens littéral, il est évident que ce pluriel est ce qu'on appelle en français le "pluriel de majesté". Le problème vient donc du fait que Dieu ne dise pas toujours "nous" en parlant de Lui-même et dit le plus souvent "Je". Pourquoi donc ici spécifiquement ce pluriel assez équivoque pour que le Midrach fasse dire à Moïse "Tu donnes des arguments aux polythéistes" (c'est plus précis que ça dans le midrach mais je ne veux pas ouvrir un second front) Et Dieu lui répond "Toi, Moïse, écris ce que je te dicte, et que quiconque veut se tromper se trompe". Ce qui signifie que ne se trompent que ceux qui le veulent...
C'est que ce projet, dont l'origine est une certaine "image que Dieu se fait de l'homme" sera investi dans une histoire qui a pour objet l'effort de l'homme de se faire correspondre à cette image. Il faut donc qu'elle lui soit connue, sinon son effort serait vain et il serait impossible de mener à bien l'aventure. Il faut donc que dès l'origine, au niveau du principe (Beria) l'âme de l'homme partage avec Dieu l'idée qu'Il se fait de cet homme qu'il va s'agir de "faire" (assia, naasé). Ce faire est essentiellement entre les mains de l'homme lui-même en tant que "nefèche" (c'est à dire sujet de sa propre histoire) promise à la vie authentique.
"Faisons (Moi Dieu et toi l'homme, énoncé de la réalisation ultime ou de la réussite du projet) l'Homme tel qu'il soit conforme (grâce à son effort) à l'image que nous (voir ci-dessus) lui assignons."