Conversation 2397 - L'ange, le coup sur la levre et les non juifs...

Anonyme
Vendredi 15 novembre 2002 - 23:00

il est connu de tous que lors de la grossese le futur bebe juif apprend la torah accompagne d'un malah et que a sa venue au monde le malah appui sur le dessus de la levre superieur pour qu'il "oublie" ce qu'il a appris et qu'il puisse reetudier tout au long de sa vie.or cette marque est presente chez tout etre humain juif ou non juif.pourquoi donc?a t-il (le non juif)etudie lui aussi la torah??merci d'avance

Rav Elyakim Simsovic
Lundi 9 décembre 2002 - 23:00

La tradition que vous citez (Talmud Nidda 30/B et Yalqout Shime'oni s/Job § 916) fait état du coup sur la bouche. La "marque de naissance" sur la lèvre supérieure ne s'y trouve pas. Pour autant que je sache il s'agit plus d'une marque d'humour folklorique que d'une tradition fondée. Il se peut donc que cela ne concerne en réalité que les Juifs.

De plus, c'est vous qui rajoutez "qu'il puisse reetudier tout au long de sa vie" probablement sur la foi d'un enseignement de morale que vous avez reçu à ce sujet. Ce motif ne figure pas dans le texte. Le Maharal de Prague explique (Droush al HaThora LeChabbat Chouva, p. 75a de l'édition Honig) que si l'ange ne lui faisait pas oublier la Thora, il naîtrait complètement rassasié et n'aurait même pas l'instinct de têter et finalement dépérirait.
Cet oubli de la Thora fait naître en même temps que l'enfant son appétit d'être, une recherche de ce qui seul peut combler le vide provoqué, lui permettant de rechercher et d'acquérir par son propre mérite ce que Dieu veut lui donner

Par ailleurs, à titre de réflexion libre à "franc clavier", il convient de remarquer que les non-Juifs ont part à la Thora écrite mais pas à la Thora orale (ce qui est écrit est par définition public). Et nous savons bien que notre Tanakh est reconnu comme parole divine au-delà des limites du peuple juif par des milliards d'individus appartenant à d'autres religions (et malgré les distorsions qu'ils lui font subir). Et de fait, le "Monde qui vient" n'est pas réservé aux seuls Juifs mais aussi aux "Justes des Nations". Ils sont donc à ce titre aussi concernés par l'adjuration à l'instant de la naissance : "soit juste, ne soit pas méchant".