Conversation 32266 - Cartel

lfabr
Mercredi 12 juillet 2006 - 23:00

Bonjour,

Je tente une nouvelle question bien que j'aie déjà plusieurs questions datant de plusieurs mois auxquelles on n'a pas répondu...

Dans les lois occidentales et en particulier dans la loi de la république française, les ententes de prix entre concurents sont interdits (afin de ne pas entretenir des prix artificiellement hauts).
Y a-t-il un équivalent de cette loi, dans la torah?

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 17 septembre 2006 - 21:27

REPONSE INACHEVE. PUBLIEE POUR CALMER UN CHEELANAUTE SE CROYANT FRAPPE D'ANATHEME... :)

Chalom,

La question des monopoles et des cartels est abordée dans la Halakha.
De manière générale, les rabbins étaient là d 'une part pour prendre la défense des consommateurs, et nous verrons qu'ils le faisaient parfois de manière osée, mais aussi pour prendre la défense des producteurs et des commerçants, quand ceux-ci avaient fait des investissements qu'il était nécessaire de protéger.
Dans le cadre de la défense des consommateurs, les rabbins ont des mots très durs contre ceux qui haussent les prix de manière inconsidérée. Ceux-ci sont assimilés à des prêteurs à usure. Il est interdit de faire des stocks de denrées pour créer une pénurie et pouvoir augmenter les prix.
Il exigent que soit mis en place un système de surveillance des denrées de base, et limitent le bénéfice à un sixième du prix de revient de la denrée (C.A., H.M., 231).
Pour faire baisser les prix, les rabbins du Talmud ont même changé certaines lois.
Ainsi le Talmud raconte que lorsque les prix des pigeons et tourtereaux qui étaient offerts en sacrifice furent trop élevés, un rabbin décida, pour faire baisser la demande et calmer les prix , qu'il ne serait plus nécessaire que d'offrir beaucoup moins de sacrifices. Une manière originale de faire baisser l'inflation (Michna Keritout 1).
Un autre exemple: le prix des branches de myrte s'étant envolé, un rabbin menaça les commerçants d'autoriser l'usage de branches de myrte endommagées pour accomplir la mitsva du loulav (T.B. Soucca 34 b).
Un troisième et dernier exemple: devant la hausse des prix des marmites, un rabbin menaça de changer certaines lois de cacheroute, et d'exempter de l'achat de nouvelles marmites (T.B. Pessahim 30 a).
Plus près de notre époque une grève d'achats de poissons en l'honneur du Chabat fut décrétée pour faire baisser les prix (R. Menahem Mendel Krochmal, Tsemah Tsedek 28) et à l'époque moderne, un rabbi hassidique décréta une grève des streimels (chapeaux en fourrure que portent les Hassidim le Chabat) jusqu'à ce que les prix reviennent à des niveaux normaux.
Mais c'est parfois les producteurs et les commerçants qu'il faut protéger, et ces derniers ont le droit de s'entendre sur un niveau minimum des prix, en accord avec les autorités religieuses locales, qui sont là pour assurer que les intérêts de tous soient autant que possible préservés.
Il s'agissait parfois de défendre un monopole acheté coûteusement aux autorités. Ainsi, les juifs polonais achetaient chèrement aux seigneurs locaux le droit de distiller d l'alcool et de le vendre. Le danger de la surenchère existait, n'importe qui

A SUIVRE ET A CORRIGER

EFS
Dimanche 17 septembre 2006 - 23:00

A propos de la question 32266

Rav Kahn,

Vous dites dans votre réponse :
"De manière générale, les rabbins étaient là d 'une part pour prendre la défense des consommateurs, et nous verrons qu'ils le faisaient parfois de manière osée..." ou encore : "Dans le cadre de la défense des consommateurs, les rabbins ont des mots très durs contre ceux qui haussent les prix de manière inconsidérée. Ceux-ci sont assimilés à des prêteurs à usure".

Or pourquoi n'entend-on pas aujourd'hui les rabbins s'insurger contre les prix scandaleusement élévés des produits alimentaires cachers. N'importe quelle petite épicerie minimale vous coûte 40 ou 50 euros quand avec la même somme vous remplissez un caddy chez ATTAC, LIDL ou AUCHAN.
Le moindre petit yaourt, de qualité trés médiocre, vous coûte 2 à 3 euros. Et c'est un véritable luxe de manger du fromage ou des desserts lactés au lait chamur. Et je ne parle bien sûr pas de la viande.

Je crois bien qu'il y a là un silence complice dans la mesure où les plus grandes autorités rabbinniques d'Europe ont une part dans les bénéfices de la cacherout et que les Hekh'chérim enrichissent beaucoup de rabbins, quand de simples fidèles soucieux de manger cacher ne peuvent même pas offrir à leurs enfants des produits (chocolats, yaourts, gateaux...) devenus pourtant à la portée de toutes les bourses dans le commerce non cacher. C'est honteux, déplorable et scandaleux. Et le silence complice, complaisant et lâche des rabbins est consternant.

Chacun y trouve son compte : le rav qui donne son stempl, le grossiste, le distributeur final : au détriment du consammateur qui lui n'a guère le choix que de payer.

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 20 septembre 2006 - 21:57

Chalom,

Je m'associe à votre appel.
Je connais un rabbin très pieux à Paris qui consommait du lait non surveillé, parce que cela coutait trop cher de nourrir une famille de huit enfants uniquement avec des produits fait avec du lait surveillé.
Peut-être faudarit-il lui demander de publier partout que telle est la Halakha?