Conversation 3308 - "...aussi cher que le tien"

Anonyme
Mercredi 25 décembre 2002 - 23:00

Chers Rabbanim,

Dans les Pirké Avot, Rabbi Yossé nous enseigne : "Que l'argent de ton prochain te soit aussi cher que le tien".

Or, la Michna ne dit pas simplement : "Que l'argent de ton prochain te soit cher" ; elle signifie plutôt : "Comporte-toi avec la fortune de ton prochain, de la même manière que tu te comportes avec ta propre fortune".

Ainsi, prenons un Juif ne sachant pas gérer sa fortune, et qui la gaspille sans réfléchir. La Michna, en s'appliquant à lui, viendra dire : "De même que tu dépenses ton argent sans compter, fais de même avec ton prochain".

Impensable !

Aussi, ma question est la suivante : serait-il possible qu'un enseignement de la Torah ne s'adresse pas à tout ben Israël, mias bien à quelqu'un qui possède déjà une certaine tsidkout ? C'est une idée également impensable !

Que D.ieu vous donne de nombreux élèves emplis de irat chamaïm

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 6 février 2003 - 23:00

D'une part, les rabbins du Talmud n'avaient pas de ratiocinations subjectivistes. Ce qu'ils disent est parfaitement clair et s'applique à toute personne "normale" au sens le plus simple du terme.
D'autre part, les enseignements donnés dans le Talmud (dont les Pirqé Avot ont partie) appartiennent à un ensemble. Ils s'entendent au sein d'une culture et d'une sensibilité morales données. Bien sûr, chaque individu, chaque personne a sa propre nuance dans la collectivité. Mais c'est celle-ci qui reste la référence.
Enfin, le fait que quelqu'un ne sache pas gérer son infortune - pardon sa fortune - ne signifie pas qu'il ne tient pas à son argent.

Quant à la dernière remarque, la Thora s'adresse effectivement à un peuple qui comme tel a fait la preuve qu'il possédait déjà une certaine tsidqout, celle qui consiste à être candidat à être Tsaddiq. Il faut en effet vouloir être moral pour pouvoir être sensible à l'obligation morale
comme loi.

Chabbat Chalom