Conversation 33860 - Papa et mon ami converti

kiriaki
Dimanche 29 octobre 2006 - 23:00

Ma question, reste très personnelle, je ne sais pas si il ya réellement un intérêt à la publier entièrement …
Néanmoins je ne sais pas vers qui me tourner … alors je vous remercie d’exister …

Je suis religieuse, shabbat, cachère, et la tsniout j’essaie den faire un maximum, je ne me mets qu’en jupe exclusivement…
Mes parents sont sépharades, du Maroc et de la Tunisie, c’est après leur mariage que peu à peu ils sont devenus religieux et de ce fait nous aussi.

Je suis diplômé Bac+5, je suis religieuse mais il est vrai que je sors avec les garçons …
Durant mes études, j’ai été entourée de juifs, parmi eux un garçon que je n’avais jamais remarqué plus que ca … je viens d’être diplômé, lui pas encore, mais il vient d’avoir sa conversion, il venait d’un mariage mixte … et je ne sais pas comme par magie, l’alchimie a eu lieu entre nous, alors que je le connaissais depuis plus de un an, et que jamais je n’aurais pu imaginer quoi que ce soit entre nous, je n’étais pas plus attiré que cela …
Je suis pratiquante, lui aussi, beaucoup. On est ensemble depuis peu, mais on s’est posé les bonnes questions, sur la construction de notre foyer, l’éducation de nos enfants, la vie juive que l’on veux mener … et plus que tout l’on s’aime … c’est pour moi la première fois que je vis quelque chose d’aussi fort, je sais que c’est lui. Aujourd’hui l’on veut officialiser notre relation et se marier d’ici la fin de l’année 2007 SDV.

Et voila ma question, comment le présenter a mon père ? Ma mère, mes sœurs (dont une a fait un séminaire) sont au courant et me soutiennent mais mon père est religieux, et très fier, (sans vouloir offenser le lecteur, il est marocain, et les apparences compte pour lui). C’est quelqu’un de très fier.
Ou est le souci me dirait vous dans tout cela???
Je suis l’ainée, la première a présenter un homme à la maison, comment va-t-il accepter sa conversion … si j’en ai si peur, c’est parce que il est très nerveux, parfois violent …et quand il décide une chose, on ne discute pas !!!! J’ai peur qu’il refuse, je ne sais pas comment lui présenter la chose.
Pourtant l’homme de ma vie est religieux, a fait 5 ans d’études, posé, bonne éducation, tout ce qu’il veut pour son beau fils mais il est convertis.

Mon père n’a jamais rien eu contre les convertis, nous avons été famille d’accueil pour une jeune fille pendant des années, pour les shabbats et les fêtes, elle est mariée maintenant, nous avons récemment été a la Brit de son 2eme fils … mais il ya 5 ans mon père c’est violemment disputé avec la sœur de ma mère (tous le monde sait dans la famille, même ses propres enfants, que c’est mon père qui a tord …) qui est marié a un nom juif et de ce fait il l’a complètement rejeté, nous interdisant tout contact avec elle sous prétexte de ces choix, hors avant la dispute cela faisait 25 ans qu’elle été marié avec ce même nom juif, mais depuis la dispute il la maudit si on peu dire sous prétexte qu’elle s’est marié il ya 30 ans avec un nom juifs …

Voila pourquoi j’ai peur …
J’ai peur que par fierté par rapport a cette histoire de famille il ne m’accorde pas l’autorisation de l’épouser.
Parce que c’est clair cette histoire de famille s’est transformée en histoire de mariage mixte, et de non tolérance …
Si il venait a accordait notre union, il entendrait déjà la famille de ma mère dire que la roue tourne et que suite a toute ses histoires sa propre fille a épouser un convertis.

En dehors de cela je suis l’ainée et il veut ce qu’il ya de meilleur pour moi, et j’ai peur qu’il ne considere pas un convertis comme le meilleur, comment lui faire prendre conscience que c’est un juif !! Est-ce que je peux lui donner des exemples de personnes qui ce sont convertis et qui sont devenus de grands érudits (qui sont-ils) ? Comment lui présenter la chose le plus facilement possible ???
Aider moi SVP, je ne sais pas vers qui me tourner.
A cela s’ajoute que ma mère par peur de mon père m’a prévenu qu’elle irait dans son sens, juste pour avoir la paix, même si au fonds elle n’est pas d’accord …
Aider moi ! Je veux plus que tout monter a la maison celui dont je veux devenir la femme ...

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 2 novembre 2006 - 06:47

Chalom,

Bien qu'il s'agit d'une question très personnelle et que chaque cas soit différent, vous pourrez trouver sur le site quelques réponses sur ce thème.
Je veux être très clair et affirmatif sur ce point: vous n'avez en aucun cas besoin de céder à votre père sur ce point, qui est lui même en désaccord total avec la Halakha, puisqu'il est strictement interdit de rappeler à un converti ses origines.
De plus, vous n'avez pas besoin de l'autorisation de votre père pour vous marier.
Les exemples de descendants de convertis célèbres ne manquent pas; Rabbi Akiva, Shemaya et Avtalion. Onkelos, qui a traduit la Tora en araméen était lui-même un converti.
Bon courage.

kiriaki
Mercredi 20 décembre 2006 - 23:00

Je fait suite au probléme présenté au numero : 33860 - Papa et mon ami convertit -
Merci de votre réponse et de votre soutient.
J'en ai donc parlé à mon pére, qui l'a trés trés mal pris.
Bien que mon chidouh' soit religieux, chabbath, cacherout, cours de gmara, synagogue tous les matins, et j'en passe, il reste un convertit pour mon pére.
Mon pére argumente le fait que j'ai choisit dans un panier le mauvais fruit, que à cause de moi ma soeur qui à fait le seminaire XXXX va avoir du mal a trouver un chidouh', car une de ses soeurs épouse un converti.
Nous avons étais donc rencontré la Rabbanith XXXX, qui à été dans le sens de mon pére : "on épouse pas un converti comme ça, c'est une situation complexe et compliquée, je comprend votre pére et vous conseille de vous séparer même si cela est dur, en effet vous venez d'une famille religieuse, épouser un converti amenerait a casser une chaine". Je suis rester choquée lors de son intervention, je n'ai pu dire un seul mot, seul les larmes coulés. Pour elle aussi le fait qu'il soit religieux n'y changé rien. La conversion consistoriale francaise etant pour elle du bidon ...
Mon pére est la Rabbanith ont decidé de demandé un psak thora en israel, je n'ai plus le nom du Rav en tête, mais il ne me connait pas, ne connait pas mon chidouh', ni même ma famille...Comment peut on en faire un psak ????
Le Rav de mon chiddouh' a proposer que mon pére entre en contact avec lui afin qu'il lui explique que mon chidouh' est quelqu'un de bien, de religieux, qui étudit... mais mon pére refuse tout entretient. seul les affirmations de la Rabbanith XXXX ont de la valeurs.

Pourquoi n'avons nous pas rencontrer le Rav XXXX, vous pourriez me demandé ? parcequ'il est trop occupé ...

Mon pére m'a clairement expliquer devant la Rabbanith que si le Psak disait NON à la question : Puis je laissé ma fille épousé un Guer tsedek, et que je persistais dans cette union, je devais quitter la maison et me marier sans sa bénediction.

Je suis révolté, j'épouse un juif religieux, je vais construire une famille juive dans les principes de la thora et des mitsvoths !
Comment réagir, je suis perdu !
As t-on vraiment le droit de remettre en cause un mariage entre une bat israel et un guer tsedek ?
Que dois-je faire ? sachant que je veux l'épouser quoi qu'il men coute parceque aucun argument exposé jusqu'alors n'a de valeurs a mes yeux...

Rav Elie Kahn z''l
Dimanche 24 décembre 2006 - 02:00

Chalom,

Je suis autant révolté que vous, plus par la réponse de la femme du rabbin que par la position de votre père. Ce dernier, étant donné qu'il s'agit de sa fille a des circonstances atténuantes, même si il a tort aux yeux de la Halakha. Mais je ne sais pas quels arguments elle pourra avancer le jour où elle devra rendre compte de ses actes.
Il faut juger les gens selon leurs actes, par selon leurs origines, et cet argument de chaîne cassée ne tient pas debout. Rappeler à un converti ses origines est interdit par la Tora.
Le refus, ne serait-ce que de rencontrer le rav de votre chidoukh prouve bien qu'il y a là quelque chose de plus qu'étonnant.
Comme je vous l'ai dit dans ma première réponse, vous n'êtes en rien obligée de tenir compte de l'avis de votre père sur cette question. A vous de choisir si vous voulez payer le prix.
Puisque j'ai évoqué à ce sujet Rabbi Akiva comme précédent de descendant de converti, je me permets d'évoquer à présent sa femme, qui était dans votre position. Son père a menacé de la déshériter après qu'elle se soit fiancée avec Rabbi Akiva. La réaction de Rahel ne s'est pas faite attendre: elle s'est mariée avec lui.
Je suis sûr que Kalba Savoua, le beau-père était aussi persuadé qu'est votre père d'être dans son bon droit, et il n'est pas impossible qu'il soit aller consulter les rabbins de l'époque. Qui lui aurait conseillé de laisser sa fille se marier avec un berger ignare?
Je suis en train de faire les corrections d'un livre de nouvelles talmudiques traduites et commentées. L'une d'elles, Love Story, relate la vie de Rabbi Akiva.
Voici, en première exclusivité, un texte à mettre en relation avec votre question:

"A une époque où l'on entretient chez certains le mythe du mariage arrangé par les parents comme le mariage idéal préconisé par la loi juive, voici une lecture bien subversive.

"Rabbbi Akiva était le berger de Ben Kalba Savoua.
La fille de ce dernier vit qu'il était humble et de valeur.
Elle lui dit: si je t'épouse, iras-tu étudier?
Il répondit: oui.
Ils se marièrent en cachette, et elle l'envoya (étudier).
Quand son père l'apprit, il la chassa de sa maison, et fit le vœu qu'elle ne tirerait aucun profit de ses biens.

Ou dans une autre version:

Rabbi Akiva et la fille de Kalba Savoua se fiancèrent.
Kalba Savoua l'apprit et fit le vœu qu'elle ne tirerait aucun profit de tous ses biens.
Elle l'épousa.

La fille d'une des plus grosses fortunes de Jérusalem s'amourache d'un petit berger. Emouvant peut-être, mais pas du goût du papa.
Qu'un mariage ne soir pas arrangé, on pourrait à la limite s'y faire, mais que ce soit la jeune fille qui prenne l'initiative, voilà qui semble dépasser les limites du supportable.
Il faut dire que dans le cas précis, le contraire n'aurait pas été moins étonnant. Le berger Akiva devait à peine oser lever les yeux vers la fille du maître. Cette dernière devait lui paraître tout à fait inaccessible. Il n'y avait donc aucune chance qu'il prenne l'initiative.
Notons tout de même au passage que le Talmud ne prononce pas la moindre critique à l'égard de ce que nombreux aujourd'hui considéreraient comme étant une conduite non respectueuse de la Halakha ou tout au moins anormale (au sens étymologique du terme).
L'inconduite de cette jeune fille a même fait l'objet d'une discussion sur un forum Internet. Une maman s'interroge sur le besoin de la raconter aux jeunes enfants. Cela pourrait avoir une mauvaise influence:
"Ma fille est rentrée du jardin d'enfants avec l'histoire de Rabbi Akiva, sa femme bien aimée et son père. Vu la bonne éducation qui est prodiguée dans son école, je me demande comment peut-on raconter une histoire si simple et si belle, mais si compliquée? Une fille révoltée, se rebelle contre son père, se marie avec un berger inculte, et il s'avère en fin de compte qu'elle avait raison et son père se rétracte!
Voici un bon argument et un bon exemple pour toute jeune fille qui voudra se choisir un mari par amour après s'être fait une opinion par elle-même sur son caractère et ses qualités! "
(http://masoret.hevre.co.il/hydepark/topic.asp?whichpage=1&topic_id=1911…)
Histoire subsversive donc!

Mais c'est que Rahel (c'est son nom) a vu des choses que d'autres n'ont pas vu.
Comme le dit le Petit Prince, "on ne voit bien qu'avec le cœur, l'essentiel est invisible pour les eux". Son père n'a vu là qu'un petit berger. Elle voit un homme humble et de valeur, elle décèle le potentiel énorme qui se cache là.
Il faut dire qu'avec son nom, Rahel, qui signifie brebis, pas étonnant qu'elle y comprenne mieux que lui.
Pour être un des grands de la Tora, il faut bien plus qu'une tête bien faite et bien pleine. Il faut du cœur, beaucoup de sensibilité et d'amour. Qualités dont, nous le verrons, Rabbi Akiva était truffé…."
Fin de cette histoire pour l'instant (vous lirez la suite quand le livre sera publié).

Revenons en plus directement à votre question:
Ce que la femme du rabbin a dit sur les conversions consistoriales est de la calomnie pure et simple; suppose qu'elle a du estimer que la fin justifiait les moyens.
Mais aucune décision rabbinique à ce sujet n'a de valeur si la conversion a été faite en bonne et due forme. De toute façon aucun rabbin sérieux ne prendra de décision sans avoir entendu les deux côtés.
C'est pourquoi il ne faut pas prendre non plus ce que j'écris ici comme un "psak", un arrêté rabbinique. On ne peut donner de psak que sur des questions de Halakha. Or ceci n'en est pas une. De plus je n'ai pas, moi non plus, entendu les deux côtés, en l'occurence votre père.

Je voudrais encore insister sut deux points:
Le Rambam traite de la question des convertis dans une lettre qu'il écrit à l'un de ses élèves, Ovadia le prosélyte. Il y écrit clairement qu'il n'y a pas de différence à faire entre juifs d'origine et convertis, et qui une telle différence devait être faite, elle serait à l'avantage des convertis qui ont sciemment choisi une voie que les juifs de naissance continuent sans avoir fait le pas de la conversion.
Il faudrait en conseiller la lecture à la femme du rabbin.

Dernier point enfin: Votre père ne pense que votre bien. Même si il se trompe, ce n'est pas par méchanceté, ni par animosité à votre égard. Il ne veut que le meilleur pour vous et pense vous protéger. Essayez autant que possible garder les meilleures relations possibles avec lui.