Conversation 34553 - Lois discriminatrices?

Mahla
Mercredi 3 janvier 2007 - 23:00

Shalom Rabbanim,

Que penser du choix fait par le Grand Rabbin d'Israel, Shlomo Amar de soutenir la mise en application rapide d'un amendement à la loi du retour visant à ce que celle-ci ne soit plus applicable automatiquement aux convertis, fussent-ils même juifs au regard de l'orthodoxie ?

Je vis en Europe et suis moi-même convertie depuis plusieurs années. Avec mon mari, juif de naissance, nous réfléchissons parfois à l'alyah et celle-ci fait partie des possibilités envisagées, à moyen terme.
Quand je vois toutes ces discussions autour des convertis et l'évolution qui tend vers une distinction humiliante, je suis blessée. Particulièrement quand je vois des personnalités rabbiniques suivre une voie politicienne.
Blessée de se sentir "juif de seconde zone" de manière aussi arbitraire qu'absurde : d'un côté, on est prêt à dépenser des millions pour faire venir des non-juifs en Israel et pour "faire la pub" de l'alyah en occident, où celle-ci n'a pas vraiment la cote (sauf auprès d'un certain public religieux), de l'autre, on prétend que "laisser monter les convertis en Israel", ça coûte de l'argent et ça pose des tas de problèmes.

Combien de convertis sincères et sérieux (convertis devant un vrai beith din) font leur alyah chaque année ? Combien cela pèse-t-il sur le budget des aides dans le cadre de l'alyah ?

Ma soeur s'est elle aussi convertie, mais en Israel. Elle a du se battre pour obtenir le droit au sal klita minimal. Conversion 100 "kosher" et reconnue officiellement... mais elle était en Israel depuis plus de 2 ans et demi, donc elle n'avait plus droit au statut de ola 'hadasha. Déjà parfaitement intégrée socialement, communautairement et professionnellement, on lui a néanmoins "conseillé" de rentrer en Europe durant 1 an et demi pour faire son alyah depuis là-bas (après avoir pu justifier d'une appartenance à une communauté en Europe d'au moins 1 an !). Rentrée par la force des choses, elle a du se battre à l'agence juive pour que quelqu'un s'occupe sérieusement de son dossier (apparemment trop compliqué au goût des fonctionnaires de l'Agence), chacun se renvoyait la balle... et presque tout le monde se fichait d'elle. Ce n'est que grâce à sa pugnacité et à l'appui de personnes bien informées des rouages absurdes du système qu'elle a pu recevoir sa carte d'identité israélienne et le sal klita de base ("réductions de taxes et impôts pour la location, etc...).

J'ai l'impression que les convertis sont les boucs émissaires pour des problèmes complexes que la société israélienne - laïque et religieuse - n'arrive pas à résoudre.
C'est lamentable, et cela fait mal au coeur et à l'âme.
Connaissez-vous les bases halakhiques sur lesquelles s'appuie le Rav Amar pour soutenir cette discrimination blessante et humiliante pour les convertis ?

Rav Elie Kahn z''l
Samedi 20 janvier 2007 - 15:52

Chalom,

Bien qu'étant assez impliqué dans les questions de conversion en Israël, je ne connais pas trop les tenants et les aboutissants de la décision du Grand Rabbin Amar, Je suppose cependant que sa décision provient du fait que certaines conversions sont faites à la légère, même par des rabbins réputés orthodoxes.
Je dois avouer avoir été sidéré par certaines conversions non consistoriales faites en France par des Dayanim considérés par le grand public comme plus stricts que le consistoire.
Je ne peux vous répondre au nom d l'Agence juive, et partage votre critique sur l'accueil fait par certains aux convertis.
Mais je pense qu'il ne s'agit là que d'une minorité.