Conversation 35269 - Non mais, qui c'est qui décide?

szdavid
Dimanche 18 février 2007 - 23:00

Bonjour,

je me permets de vous écrire car je me pose une petite question : qui décide des règles à appliquer ? je vais essayer de m'expliquer ; par exemple, pour 'Hanoucca, quand j'allais au talmud thora, on m'avait expliqué que deux théories étaient proposées pour l'allumage des bougies et qu'une était d'usage par rapport à l'autre (allumage par la gauche et les bougies sont posées à partir de la droite)

Qui (ou quoi ou comment se fait il que...) a décidé de favoriser cette pratique par rapport à l'autre ?
Si une nouvelle situation venait à se présenter (par exemple, dans quelques années, de quel côté doit on mettre la mezouza sur notre colonie sur mars ?), comment serait décidé les règles par rapport à cette situation qui n'a probablement été prévue par les rabbins des temps anciens ?

Et si par exemple, un rabbin "majoritaire" décide qu'elle devra se mettre à droite comme sur terre mais qu'un autre rabbin, ayant étudié et réfléchi à la question, me dit que selon lui, elle devrait se mettre de l'autre côté, qu'en est il ? cela risque t il de créer un autre courant, de ne pas être reconnu religieusement,....

(je vous l'accorde, j'ai l'esprit un peu tordu pour poser ce genre de questions ; peut être que pour la mezouza, la réponse existe déjà mais c'est surtout le cas de la colonie martienne)

Merci pour votre réponse

David

Rav Elie Kahn z''l
Jeudi 22 février 2007 - 08:58

Chalom,

On distingue deux époques différentes à ce sujet.
Dans le passé, à l'époque talmudique, les décisions étaient prises à la majorité.
Prenez l'exemple que vous citez. La question de l'allumage des bougies de faisait l'objet d'une divergence d'opinion entre les écoles de Hillel et de Chamaï. Pour décider de la conduite à suivre on passait au vote (concernant ces deux écoles, il y eut aussi ce que le Talmud appelle une "bat kol" une voix céleste) et on décidait que l'opinion majoritaire fixerait la voix à suivre.

Après l'époque talmudique, la rencontre physique entre les représentants des différentes opinions devint impossible, plus de dialogue possible entre eux, plus d'échange et plus de vote.
Il n'y a plus de majorité dont il faut absolument suivre l'opinion, et une plus grande diversité s'installe. On essaye en gros de s'en tenir malgré tout à la majorité des opinions, mais il n'est pas toujours clair de l'avis de qui il faut tenir compte. C'est l'état des lieux actuellement: sur chaque question nouvelle qui est soulevée (et il n'est pas nécessaire de penser à la Mezouza sur Mars) différents rabbins émettent des opinions différentes, et leurs fidèles s'y conforment… ou adoptent l'opinion d'une autre autorité rabbinique.