Conversation 38509 - Enchères chères

Bonjour, et shana tova à tous, j'ai passé la journée de Kippour dans une synagogue proche de chez moi, dans le 12eme arrdt. C'était la première fois que je faisais Kippour à cet endroit, ayant déménagé depuis peu, j'étais habitué à une synagogue du 20eme. J'ai été assez surpris, voire même choqué, qu'en ce jour où s'appliquent, avec 5 interdictions supplémentaires, tous les interdits du shabbat, des enchères ont été organisées à de nombreuses reprises afin de monter à la Torah pour les divers offices, vendre les ornementations des Rouleaux, présenter la Torah, se tenir aux portes de l'Armoire Sainte pour la lecture de la Neïla, etc... Même si j'avoue ne pas être "ultra-pratiquant" (sauf à Kippour où je respecte tous les interdits), je trouve que cette façon de faire est très "limite", et de plus - ce qui est encore plus grave je trouve - prive les fidèles les plus modestes, n'ayant pas les moyens de sortir des sommes allant parfois jusqu'à 6.000 euros, de toute possibilité de profiter eux aussi de ces moments d'exceptions propres à la journée de Kippour. Ma question est donc la suivante : est-ce une tradition ? N'y a-t-il pas transgression des interdits de Kippour ? Merci pour votre travail exceptionnel, et shana tova une fois encore. Alon, Paris 12.

Chalom,

La question a déjà été traitée sur le site.
Je la remets, relue et corrigée en vue de sa publication dans mon prochain livre.

Les mitsvot aux enchères
Lors des fêtes de Tichri (Roch Hachana et Kippour), des enchères pour acheter les mitsvot ont eu lieu.
J'ai toujours trouvé cette pratique particulière mais celle ci doit être conforme à la Halakha puisque le Rabbin l'autorise. Cependant j'aurais aimé connaître les textes utilisés ou la règle qui permettent cela.

Cette pratique est effectivement conforme à la Halakha bien qu'elle n'éveille pas l'enthousiasme des décisionnaires.
Pourquoi aurait-elle pu être interdite? Parce que transformer la synagogue en salle des ventes, qui de plus est un jour de Chabat ou de fête ne semble pas être compatible avec la dignité du lieu et du moment.
Cependant, il s'agit plus d'incompatibilité avec l'esprit du Chabat qu'avec la lettre. Et les communautés doivent bien vivre. Comment va-t-on couvrir les dépenses de fonctionnement de la communauté en général, et ceux de la synagogue en particulier? Devant les besoins des communautés, on a depuis le Moyen Age, de Provence en Autriche en passant par l'Allemagne autorisé ces pratiques. Et pas uniquement à Roch Hachana et Yom Kippour, mais selon les besoins.
Si vous lisez l'hébreu, vous trouverez des références dans une réponse du Rav Ovadya Yossef, Yeh'avé Daat, 2, 41.