Conversation 38526 - On va pas s'battre pour ça

vimolis
Samedi 22 septembre 2007 - 23:00

quelle est la signification de l'usage de frapper le sol avec la arava a
HOCHANA RABA
merci de votre reponse et d'avance hag sameah

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 25 septembre 2007 - 03:02

Il me semble que la question a déjà été traitée sur le site sous le titre "Loulav et hache de guerre, totem et saule"

Voici la question et la réponse, revue et corrigée pour mon prochain tome de responsa:

Avez vous une explication rationnelle au minhag de frapper le sol avec des branches de saule à Hochana Rabba? Cela ressemble à mon goût un peu trop à des danses indiennes et autres cultes bizarres.

Notons d'emblée que la coutume de frapper le sol avec des branches de saule n'a pas de sources dans la Tora, mais que c'est cependant une très ancienne coutume.
Notons aussi, que plus peu être que toute autre fête, celle de Souccot ne peut être comprise dans toute sa profondeur qu'en Israël, qui plus est dans une communauté d'agriculteurs.
Le motif de la pluie est un des vecteurs principaux de la fête, si ce n'est le principal. Et l'idée de l'eau se retrouve dans beaucoup des mitsvot de cette fête. Les "arbaa minim" (loulav et autres) et les libations d'eau au Temple par exemple.
Si vous lisez attentivement le texte des hochanot, le texte qu'on lit avant de frapper les branches de saules par terre, vous verrez que les six premiers paragraphes traitent de questions agricoles. La lecture de la suite mettra en évidence le mot "mayim", eau.
La pluie s'accompagne généralement en Israël de vents et bourrasques. Ne prie-t-on pas "machiv harouah' oumoride hagachem", "qui fait souffler le vent et tomber la pluie"?
Cet usage bizarre donc de frapper les branches de saule par terre vient imager, illustrer notre prière. Le mouvement que nous imprimons au saule, la perte des feuilles, le sol jonché de feuilles comme après l'orage, tout cela représente ce que nous demandons à cor et à cri: du vent et de la pluie.
Il faut donc placer cette coutume sur le même pied que celle qui consiste à se frapper le torse quand nous disons que nous avons fauté, ou de plier les genoux quand nous disons que nous nous prosternons. Il s'agit d'ajouter le geste à la parole.
On pourra trouver dans la littérature hassidique des explications plus compliquées, mais celle que je vous livre me semble être bien plus proche du sens littéral de la mitsva. C'est parce qu'ils vivaient loin de la terre d'Israël, et loin de la terre en général, que certains commentateurs ont eu recours à des explications très alambiquées.