Conversation 387 - Différence entre les lois Ashkénazes et Sépharades

Anonyme
Vendredi 28 juin 2002 - 23:00

D'où provient - historiquement - la différence de loi entre les Askénazes et les Sépharades?
Peut-on la supprimer aujourd'hui? Si oui, pourquoi ne le fait-on pas?

Rav Benjamin David
Vendredi 28 juin 2002 - 23:00

Les différences de halakha entre les communautés existent déjà depuis l'époque du talmud et ses commentateurs.

L'histoire nous enseigne qu' à l'epoque des Geonims, c'est à dire juste après l'epoque talmudique, quatre rabbins se trouvant sur un bateau ont été faits prisonniers et ont eté vendus comme esclaves dans différentes régions: Europe, Afrique du nord, Espagne.
Ces rabbins auraient fondé des écoles rabbiniques mais à l'époque il n'y avait ni téléphone ni fax de sorte qu'ils ont développé des enseignements parfois différents.

Lorsque le Rabbi Yossef Karo, au XVIe siècle a écrit son livre de halakha, le Choulkhan Aroukh, il a pris comme sources principales des rabbins d'Espagne et d'Afrique du Nord: le Rif de Fez, le Rambam d'Espagne et le Rosh d'Espagne.
Le choulkhan aroukh qui est la base de la halakha de nos jours est d'influence particulièrement Séfarade.

A la meme époque un rabbin polonais, Rabbi Moshé Esserlich écrivait aussi un livre de halakha selon la tradition des rabbins d'Allemagne et de France: les Tossafot. Lorsque le choulkhan aroukh est paru, Rabbi Moshé Esserlich l'a pris comme livre de base et il a simplement ajouté des alinéas lorsque la tradition Achkenaze des Tossaphistes était différente des décisions du Choulkhan Aroukh.

Ces différences de tradition continuent jusqu'à nos jours, mais il faut bien préciser que ces différences ne sont que sur des détails de la halakha et non sur les grands principes.

De nos jours les juifs ashkenazes séfarades yéménites irakiens vivent ensemble en Erets Israël, les rabbins des différentes traditions discutent et correspondent entre eux, les juifs des différentes traditions se marient entre eux, de sorte qu'il y a échange et enrichissement des uns avec les autres.

Cependant il est ecrit dans le livre de Mishlé (les proverbes): "Ecoute mon fils la parole de ton père et ne quitte pas l'enseignement de ta mère"; la tradition nous explique que "la parole de ton père" ce sont les halakhot et "l'enseignement de ta mère", ce sont les coutumes, de sorte que chacun doit garder ses coutumes sans pour autant avoir du mépris pour celles des autres.

Le talmud nous raconte que les éléves de Bet Chamay mariaient leurs enfants aux enfants de Bet Hillel alors qu'ils avaient beaucoup de divergences les uns et les autres dans leurs traditions.
Là est la force du peuple juif: rester tous unis sans perdre ni négliger ses propres traditions.

Benjamin David