Conversation 38887 - Quoi acheter pendant la Shmita

petit poisson
Lundi 15 octobre 2007 - 23:00

Shalom

Pouvez vous me renseigner sur les différentes possibilités d'achats de fruits et légumes en Israël en ce début d'année de Shmita.
Merci d'avance

Rav Shmouel Fischel
Mardi 16 octobre 2007 - 04:56

Shalom

En cette période de l'année (début H'eshvan), la Shmita pour les consommateurs, ne concerne que les légumes frais qui ont été plantés avant Rosh Hashana et cueillis après ,c'est le cas des tomates, concombres, poivrons, bananes ( considérées comme un légume), laitues etc.
Les pommes de terres et carottes sont encore de la 6ème année car ils peuvent être congelés longuement ; les fruits sont également de la 6ème année et ne sont donc pas de la Shmita.

Il existe 3 façons différentes d'appliquer la Shmita.

1. Heter Mehira
Les terres ont été vendues à un non juif (comme le Hamets a Pessah') par l'intermédiaire de la Rabbanout, et les principaux travaux de la terre sont fait par des non juifs, et dans ce cas, fruits et légumes ne sont pas considérés Shmita et peuvent être consommés sans aucune restriction.
Cette solution a pour avantage de permettre aux agriculteurs (la plupart d'entre eux vendent leurs terres) et consommateurs non religieux de ne pas enfreindre les lois de Shmita et permet aux agriculteurs de ne pas perdre leur marché pendant cette année, ce qui aurait pu avoir des répercussions économiques sur les années à venir.
Par contre depuis plus d'un siècle il y a une grande controverse entre les Gedolim sur la validité de la vente.

2. Produits des non juifs.

Les produits des terres appartenant à des non juifs (même en Erets Israël) ne sont pas considérés comme Shmita et sont autorisés à la consommation sans restrictions. Ceux qui suivent le Hazon Ish feront attention à la Kedoushat Shviit même pour cette catégorie de produits (ne pas jeter les pelures ou les restes, ne pas les peser exactement etc.)
Cette solution (comme la 1ère) contourne la Shmita, elle est la plus simple pour les consommateurs, mais elle a pour inconvénient d'encourager l'agriculture non juive (arabe) au détriment des agriculteurs juifs.

3. Otsar Bet Din

Cette solution date déjà de l'époque des Tanaim. Les produits de la Shmita étant Hefker ,(n'appartenant plus à leur propriétaire mais à chaque juif), sont distribués aux consommateurs par l'intermédiaire d'un Bet Din qui supervise également les travaux effectués sur les terres. Ces produits ayant la Kédoushat Shviit n'ont pas le droit d'être commercialisés de façon habituelle. Ainsi, on ne paye pas la valeur des fruits mais les différents frais : cueillette, transport, etc.…. On les consommera de la manière dont ils sont habituellement consommés. Ainsi, un fruit habituellement mangé frais ne devra pas être cuit ni inversement, etc.… On ne jettera pas les restes ou les pelures dans la poubelle, on les laissera d'abord pourrir dans un sac plastique (à peu près 24 h) et on pourra alors les jeter.
Le Otsar Bet Din est une solution pour les fruits qui apparaîtront sur le marché l'été prochain et pour les légumes frais qui ont été planté avant Rosh Hashana et cueillis après (voir plus haut).

Cette solution présente 2 avantages:
-Les produits proviennent d'agriculteurs juifs qui ne sont pas obligés d'avoir recours à la vente de leurs terres.
-On applique la Mitsva de manger des produits de la Shmita comme la Torah le dit:והיתה שבת הארץ לאכלה , et on ne contourne pas la Shmita.
Par contre ce n'est pas une solution pour les légumes pour le reste de l'année, car on ne peut pas en planter pendant l'année de Shmita.
On pourra par contre planter des légumes dans des serres et dans des pots qui ne sont pas en contact avec la terre. Cela est appelé "Matsa' Menoutak", et les lois de la Shmita ne s'appliquent pas sur ces produits .On voit déjà sur les marchés des laitues de cette catégorie.
Pour les légumes qui ne peuvent pas pousser de cette manière, on en amène de certaines régions d'Erets Israël ou les lois de Shmita ne s'appliquent pas, car ces régions n'avaient pas été conquises à l'époque du 2ème Temple, comme celles d'Eilat, Bet Shéan ou une partie du Golan.
Cette 3ème solution est commercialisée dans de nombreux magasins dans le pays par l'institution Otsar Haarets.
On voit donc qu'il existe 3 façons différentes, chacune d'entre elles s'appuie sur des Gédolé Israël.
Chacun choisira sa voie, tout en respectant ceux qui en ont choisi une autre.