Conversation 39615 - Je pose des questions à tous vents

yacogar
Dimanche 2 décembre 2007 - 23:00

Bonjour, cher rabbanim encore bravo pour tout votre travail si efficace!!
J'ai pluisieurs questions dans plusieurs domaines j'éspere que ca ne vous posera pas de problemes dans le tri...
Alors voila:
1) Comment comprendre une mahlokette? Que se soit dans le talmud ou dans la halaha d'aujourd'hui on trouve rarement une chita qui soit universallement admise. Comment comprendre ce désaccord? L'un des deux se trompe? Difficilement admissible pour les tanaim....Les deux ont raison? Quelques peu troublant voir déroutant....De meme, qu'est-ce que la halah'a? En fonction de quoi tranche-t-on comme tel ou tel avis? A quel psak somme nous tous soumis? Toutes ces questions m'ont amené a penser qu'il n'y aurait peut-etre pas une seul vérité dans la thora (sans jamais dérouter de principes de base bien sur...) et que chaque avis d'une personne qui aurait une très grande connaissance en thora et qui suit une cohérence qui lui est propre et une honneté indiscutable serait alors une des facons de s'épanouir dans la Thora et donc dans la vie. D'après cela, chacun serait libre, dans l'ideal, de suivre l'avis qu'il pense lui convennir le plus mais il faudrait pour cela une honneteté à toute épreuve dont pas tout le monde ne peut se prétendre détenteur. C'est en tout cas, si je ne me trompe pas, la notion de Rav Mouvhak. Mais dans ce cas comment comrendre l'idée du choulhanne arouh' de rendre universel un seul et unique avis...ou encore celle du rambam avec le michné thora?
De meme, n'y aurait-il pas un idéal d'arriver un jour après une certainne experience et un certain age et bien sur de longues années d'etude aprofondies derriere soi, à etre posek seloln sa propre vision des chose?

2) Quel est l'interdit d'écoiuter une femme chanter et quelle est la raison d'une telle interdiction? (sources à l'appui svp).

3) Quel est la signification du Lav de la Thora Lo Titgodedou? Sous quelle forme s'exprime-t-il aujourd'hui? (sources à l'appui svp).

Merci de m'éclairer....

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 4 décembre 2007 - 09:05

Chalom

Je ne répondrai qu'à la première de vos questions, vous aurez l'amabilité de chercher la réponse à la seconde sur le site, car elle a été posée plusieurs fois, et vous reposerez la troisième dans une question seule, pour nous faciliter la tache.
Merci.

Vous pourrez aujourd'hui recevoir des réponses différentes à une question de Halakha. D'où proviennent ces différences si la Halakha est censée représenter la parole de D'ieu ? On trouve plusieurs réponses à cette question. En voici deux :
Maïmonide (Introduction à la Michna et au Michné Tora) estime que les différences d'opinion entre les rabbins proviennent de problèmes historiques. Jusqu'à une certaine époque, il n'y avait pas de mah'loket, de divergences d'opinion. Et si par hasard, différents rabbins donnaient différents avis, on tranchait et on arrivait à une décision unique. Plus tard, suite aux tribulations de l'Histoire, les questions restèrent ouvertes, et certaines le restent jusqu'à aujourd'hui.
D'après Maïmonide, on peut donc affirmer que des erreurs ont pu se glisser dans la transmission de la loi orale.

Rabbi Yom Tov de Seville (Ritba, Erouvin 13 b) explique (au nom des rabbins français) le phénomène de manière différente : selon lui, la Tora a été donnée avec plusieurs options sur chaque question. D'ieu aurait choisi de donner la Tora de cette manière pour laisser aux rabbins la possibilité de décider de la Halakha.
La différence entre les deux opinions est que l'une considère les divergences d'opinion comme un idéal (Rabbi Yom Tov), l'autre comme un accident (Maïmonide).
Ceci n'entâche en rien l'obligation que nous avons d'observer celle-ci de manière rigoureuse. En effet, de nombreux textes expliquent que nous ne prétendons pas observer la Tora exactement telle qu'elle a été donnée au Mont Sinaï mais telle qu'elle a été expliquée au cours des générations. Un texte magnifique du Talmud (T.B. Baba Metsia 59 b) met en scène différents rabbins ayant une divergence d'opinion, et tranchant la discussion selon l'opinion de la majorité, à l'encontre de l'avis précis exprimé par D'ieu. L'idée de cette histoire étonnante est que nous sommes tenus d'observer la loi telle qu'elle a été fixée par les rabbins. Car D'ieu exige de nous de nous conformer à l'interprétation qu'ont donnée les rabbins de Sa parole.

Mais cela ne signifie pas qu'il n'y ait qu'une voie à suivre, et quand un rabbin écrit un livre de Halakha, il n'a pas la prétention d'affirmer que tous doivent s'y fier. Au contraire, il expose son idée, note les références sur lesquelles son opinion est basée, et explique comment il a abordé les textes. Celui qui a dérogé à ces règles, le Rambam, a vu une levée de bouclier contre sa tentative d'imposer une conduite. Et si nous avions plus de temps, nous vous aurions cité de nombreuses sources qui s'opposent à le rédaction de livres de Halakha condensés, entre autre de crainte que cela ne fige la Halakha.
Que chacun puisse fixer la Halakha selon sa compréhension des textes, dans les limites que la Halakha elle-même fixe, et en toute honnêteté intellectuelle, voilà un beau programme.