Conversation 40560 - Le principe de « migo »

rivkele1
Vendredi 8 février 2008 - 23:00

qu'est-ce que la règle de migo?

Jacques Kohn z''l
Lundi 11 février 2008 - 02:24

Le principe de « migo » (littéralement : « par le fait que ») traduit le degré de confiance que l’on peut accorder à un justiciable lorsque, au lieu d’articuler l’argument qui lui est le plus favorable, il fournit une explication moins convaincante.

Il peut arriver qu’une personne appelée à défendre sa cause en justice, au lieu d’employer l’argument le plus pertinent, fournisse une explication moins convaincante. On considère que, du moment qu’elle aurait pu mieux dire mais qu’elle a choisi un moyen de défense moins probant, ce qu’elle énonce est à tenir pour l’expression de la vérité. Si en effet elle avait voulu mentir, elle aurait échafaudé une version plus irréfutable. Mais le principe de migo peut aussi trouver son application dans un autre contexte, non plus pour attester de la droiture de celui qui l’invoque, mais pour être invoqué à l’appui d’une dialectique mieux agencée, même si elle n’a pas été articulée : “Il est vrai que j’ai soutenu telle argumentation, mais j’aurais pu mieux dire. Je revendique en conséquence le bénéfice de cette autre argumentation dont j’aurais pu faire usage, mais à laquelle je n’ai pas eu recours pour des raisons qui n’appartiennent qu’à moi.”

La nécessité de distinguer ces deux situations apparaîtra dans toute son évidence lorsque le justiciable est représenté par un mandataire, un avocat par exemple – encore que ce genre de représentation ne soit pas toujours possible devant un Beith din. Si la règle de migo signifie que l’on doit tenir pour véridique tout argument auquel il est susceptible de s’appliquer, on pourra y avoir recours dans tous les cas. Si au contraire la prérogative qu’il représente n’est conférée qu’au justiciable, lui seul a le droit de l’utiliser, à l’exclusion de toute autre personne.