Conversation 4284 - Les ecoles de prophetes

Anonyme
Mardi 4 février 2003 - 23:00

A L'époque des Néviim, il y'avait des écoles de prophètes.
a) La prophétie était-elle un don ou un apprentissage ? (dans le livre de Shmouel, on a l'impression qu'il s'agit d'un don car Shmouel croyait que le grand prêtre Eli lui parlait alors qu'il s'agissait de prophétie)
b) Qu'enseignait-on dans ces écoles de prophètes ?
c) Cet enseignement a t-il été perdu ?
(ces écoles n'existant plus aujourd'hui)
d) Il existait des centaines et des centaines de prophètes.
Pour quelles raisons, seuls quelques uns ont laissé par écrit le fruit de leur prophétie ?

Rav Elyakim Simsovic
Jeudi 27 février 2003 - 23:00

a. La prophétie est une fonction naturelle de l'identité humaine lorsqu'elle est authentique. Le récit de la Thora en témoigne, la prophétie existait avant Israël et hors d'Israël, mais n'a subsisté qu'en Israël. Et en Israël cela ne peut se manifester que lorsqu'une "densité" suffisante de présence hébraïque (je n'ai pas dit juive) est rassemblée sur la terre d'Israël. Mais à l'échelle d'individus d'exception cela peut se manifester par une rémanence qui s'appelle l'Esprit de sainteté - le Toua'h Haqodèche.
b. Si elle exige des dons naturels, ce sont ceux qui s'apparentent à ceux des arts, (cf. 'Ein Aya du Rav Kook zatzal sur Bérakhot, vol II, chap. 9 §§ 28 et suiv.) mais accompagnés d'une certaine qualité de finesse morale qui - semble-t-il - n'est pas indispensable au peintre ou au musicien...
c. Dans ces écoles de prophètes on apprenait la Thora et la manière de la relier au monde en toutes ses manifestations, spatiales et temporelles (= la nature et l'histoire). Le chapitre 1 de Jérémie donne un bref aperçu de cela.
d. C'est la continuation de la tradition de compréhension du lachon haqodèche en tant que "langage prophétique" qui est ce que nous appelons la Qabbala et cela s'enseigne par initiation. (qui vous dit que ces écoles n'existent plus ? Le Talmud nous enseigne, en le paraphrasant un peu "je n'ai pas trouvé" ne veut pas dire "ça n'existe pas".) Une indication : à chaque fois que le Talmud veut parler de l'enseignement des Prophètes, il dit "Divré Qabbala". Par exemple Baba Qama, 2b.
Un peu de l'éclat de cette tradition ésotérique transparaît dans les enseignements de nos maîtres. On peut apprendre l'alphabet de ce discours dans le Zohar, dans les écrits des élèves du Ari, et de quelques rares autres. De nos jours, en particulier, dans les oeuvres et auprès des élèves authentiques du Rav Ashlag z.y.a. Mais étant donné que lorsqu'il y a de la lumière, il y a aussi de l'ombre, beaucoup en profitent pour parler de ce qu'ils n'ont pas appris... et ça fait des succès de librairie car l'âme est naturellement friande de "mystique". Pour dire à quel point les choses sont faussées il suffira de cet énoncé : la Qabbala n'est pas de la mystique.
e. Vous auriez pu dire des milliers et des milliers. N'ont été mises par écrit que les prophéties "nécessaires" aux générations suivant celle où elles ont été prononcées à l'origine, jusqu'à la nôtre y compris.