Conversation 43906 - Les bénédictions et le silence

LightBen
Mardi 16 septembre 2008 - 23:00

Chalom,

J'ai deux questions concernant des bra'hot et le silence :

1) Peut-on (ou doit-on ?) répondre Amen à une bra'ha lorsqu'on est entre Netilat Yadaïm et le Motsi ?

2) Il me semble qu'il faut faire le plus de bra'hot possible. Mais lorsqu'on met les téphilines, on doit se taire entre la première bra'ha et la prière, sinon on doit faire une seconde bra'ha (al mitsvat tefilin)... je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas mieux de dire cette seconde bra'ha ? Désolé pour mon explication quelque peu floue ^^

Benjamin

Emmanuel Bloch
Samedi 20 septembre 2008 - 14:46

Chalom LightBen,

1) Le principe general, pose par la Guemara (Brakhot 51), est celui de : תיכף לנט"י סעודה - le repas (HaMotsi) doit suivre immediatement apres s'etre lave les mains (Netilat Yadayim). Le Choulhan Aroukh (orah hayim 166) codifie cette halakha.

Toute interruption verbale, meme pour des Divrei Torah, est interdite (Michna Beroura 166:2). A plus forte raison repondre Amen a une brakha, me semble-t-il, ne doit pas etre admis. Les seules paroles permises entre Netilat Yadayim et Hamotsi sont celles necessaires pour le repas (Michna Beroura 166:2), comme par exemple pour demander qu'on amene le sel a table.

2) Effectivement, chaque homme se doit de prononcer au moins 100 brakhot par jour (Orah hayim 46:3), mais encore faut-il que ces benedictions correspondent a un cas prevu par la halakha pour leur recitation ! Faute de quoi la benediction est dite en vain (brakha levatala), ce qui est considere comme un manque de respect pour le nom de Dieu.

S'agissant plus particulierement de savoir si l'on recite une ou deux benedictions sur les tefilin, la question a divise les poskim.

Grosso modo, les Sepharadim suivent le Choulhan Aroukh (25:5, lequel s'appuie lui-meme sur le Rambam, le Rif et Rachi), et ne disent qu'une seule benediction. Les Achkenazim, quant a eux, font d'apres le Rema (qui suit en l'occurence Rabbeinou Tam) et recitent deux benedictions differentes, l'une pour la Tefilin du bras, l'autre pour la Tefilin de la tete, et disent a la fin la phrase "Baroukh Chem Kevod Malkhouto Leolam Va'ed".

(J'ecris "grosso modo", car il y a plusieurs exceptions, notamment des Gedolim achkenazes qui ne recitaient qu'une seule benediction, a l'instar du Gaon de Vilna).

Chacun suivra la pratique de sa communaute.