Conversation 44391 - En instance de conversion

Noa82
Samedi 25 octobre 2008 - 23:00

Dire que l'on est en conversion, est-ce une obligation au regard de la halakha ?
J'ai du accepter d'effectuer un stage de quelques mois à l'étranger pour mes études alors que je suis en pleine période de conversion. Je ne connaissais personne quand je suis arrivée au Canada et puis j'ai rencontré une famille extraordinaire qui m'a accueilli pour les fêtes mais je ne leur ai pas dit que j'étais en conversion, de peur sans doute que leur regard change à mon égard... J'ai beaucoup de respect pour eux et je ne voudrais en aucun cas leur causer du tort, suis-je dans l'obligation de leur dire que je suis en conversion sachant que mon séjour au Canada est temporaire et que en France, mon statut de "personne en conversion" est connu de tous ?
Vos réponses apportent beaucoup de réconfort dans nos moments de doute, merci d'exister

Jacques Kohn z''l
Lundi 27 octobre 2008 - 00:56

Etant donné que les personnes en instance de conversion au judaïsme restent encore tenues à l’écart de certains faits et gestes réservés aux Juifs, comme le contact avec le vin cachère, il convient qu’elles fassent part de leur état à ceux qui les accueillent à leur table.

Bondy007
Lundi 27 octobre 2008 - 23:00

Sur la 44391

Shalom M. Kohn,

J'espère que vous n'aurez pas l'impression que je cherche à vous contredire systématiquement, ce n'est vraiment pas le cas. Je souhaite cependant apporter une réponse ou une précision à la question posée par Noa82. Si Noa82 ne peut pas toucher la bouteille de vin lors du repas, ni allumer le feu pour cuisiner, il ne me semble pour autant pas qu'il soit obligé de dire qu'il est en cours de conversion. De manière générale, je ne crois pas que la Halakha oblige la personne en cours de conversion à déclarer qu'elle l'est. Elle doit bien sûr indiquer qu'elle ne compte pas dans le minyan si un jour il se trouve qu'elle est la dixième et que le rabbin ou le chalia'h tsibour ne sait pas qu'elle ne compte pas ; elle doit s'abstenir de monter à la torah ou de porter le tallith, ou mettre les teffilin, ainsi qu'allumer les bougies de shabbath ou de 'Hanoukkah en public et de manière générale effectuer un rite au nom de la communauté. Mais mis à part ces indications précises, je ne pense pas qu'il y ait obligation. L'expérience montre hélàs que parfois, déclarer qu'on est en cours de conversion amène des réactions surprenantes, déconcertantes de la part de ses interlocuteurs, et une belle relation peut s'en trouver altérée. C'est dommage et il vaut alors mieux, pour son bien-être à soi comme pour celui des autres, s'abstenir de dévoiler cette information qui, au final, ne regarde que le candidat, le beth-din et D.

Jacques Kohn z''l
Mardi 28 octobre 2008 - 14:59

Je vous remercie de vos remarques. Elles me paraissent tout à fait justifiées, mais en théorie seulement. Il en va tout autrement dans la pratique, et les exemples que vous avez cités (non-participation à un minian, non-port des tefiline et du talith, etc.) établissent une discrimination envers le candidat à la conversion que celui-ci ne peut assumer sans révéler son état, à défaut de quoi il suscitera nécessairement des interrogations et des indiscrétions qui le mettront mal à l’aise ainsi que les personnes avec lesquelles il est en contact.