Conversation 4442 - Poules stressees et genes modifies

Anonyme
Dimanche 9 février 2003 - 23:00

Cher(s) Rab(banim)

Je n’ai pas une mais plusieurs questions, toutes se rattachant à la question de l’utilisation de l’environnement par l’homme.

Première question – l’élevage des poules en batterie peut-il être déclaré contraire aux lois de Tsaar Ba’alé Haïm ?
Pour illustrer ma question et son intérêt, j’aimerais expliquer brièvement le sujet en me concentrant sur les pondeuses :
- Les poules élevées dans des batteries et destinées à la ponte sont entassées dans des cages d’environ 30cm sur 30cm.
- Dans chaque cage il y a de deux à trois poules.
- Les cages sont en hauteur, ce qui signifie que les pattes des poules ne touchent pas le sol, mais les barreaux inférieurs de la cage.
- Il y a de la lumière dans le poulailler jusqu’à 11 heures ou minuit le soir, afin de pousser les poules à manger.

Douleurs aux pattes, stress du à l’extrême densité dans chaque cage. Y a-t-il un cas de tsaar baalé haïm ? Si la réponse est oui, quelles mesures peuvent-elle être entreprises au delà de la simple déclaration de principe. Des rabanim peuvent-ils refuser la cachrout à des aliments issus de telles pratique, de même qu’un restaurant ouvert le chabbat ne peut pas avoir de certificat, même s’il suit les lois de kachrout !

Deuxième question – les OGM (organismes génétiquement modifiés) sont-ils un cas de Kilaïm (mélanges interdits) ?

Un OGM est un organisme dans lequel a été intégré le gène d’un autre organisme (par exemple une pomme de terre avec le gène d’un virus ou d’une bactérie ou bien une tomate avec le gène d’un humain ou d’un animal).
Le gène étranger introduit est censé avoir un intérêt pour l’hôte (résistance à un insecte, couleur…)

Troisième et dernière question (pour aujourd’hui) – La pénurie d’eau en Israël reste – malgré les récentes pluies – un problème de premier ordre pour le pays. Le problème de l’eau n’est pas tant dans sa quantité que dans sa qualité qui baisse au fur et à mesure que la quantité diminue (moins il y a d’eau, plus celle ci sera concentrée en sels, nitrates, métaux lourds et autres polluants). En clair, moins on utilisera d’eau, plus celle ci sera bonne pour la santé. Est il envisageable que les rabbanim fassent un appel auprès de la population religieuse l’incitant à utiliser moins d’eau ? Selon quels critères Halachique un tel appel entrerait-il ? Un tel appel aura sans doute un impact au delà du seul public religieux.

Rav Elie Kahn z''l
Mercredi 28 mai 2003 - 23:00

1: Je n'ai jamais entendu d'autorite religieuse refuser le label de cacheroute pour ce genre de problemes. On pourrait effectivement se demander pourquoi, alors que ce label peut etre refuse pour toutes sortes de raison qui ne sont pas directement liees a la cacheroute. En effet, dans certaines villes on refuse la cacheroute aux hotels qui organisent un reveillon.
Personnellement, je pense que le label de cacheroute ne doit temoigner que de la cacheroute, et ne doit en aucun cas etre une sanction pour d'autres choses. Je m'oppose a ce qu'il sanctionne les hotels qui organisent le reveillon, et je m'oppose a ce qu'il sanctionne des agriculteurs faisant preuve de cruaute.
Vous pouvez personnellement faire le boycot des tels oeufs et ne consommez que des oeufs pondus en liberte, que vous trouverez dans des magasins specialises.

2: Les O.G.M. ne sont pas interdits et ne sont pas assimiles a la Halakha. Ce probleme n'a pas ete pris en consideration par la Halakha (et pour cause), et il nous est interdit d'interdire ce que la Halakha n'interdit pas explicitement.

3: Faire un appel, cela est possible, et probablement efficace.
On ne peut plus aujourd'hui faire de veritable gzerot, c'est a dire decreter de nouvelles interdictions, c'est donc peut etre le maximum que l'on puisse faire.
Il faut cependant avouer que malheureusement rares sont les rabbins qui sont attentifs a ce genre de problemes, qui ne sont pas des problemes strictement religieux.