Conversation 4595 - Tu ne tueras pas avec un patah

Anonyme
Samedi 15 février 2003 - 23:00

Shalom rav,
les 10 paroles (ou "commandements") sont mentionnées dans les parachiyot Yitro et Vaethannan.
Pour quelle raison , le commandement LO tirtsha'h s'écrit avec un Patah dans la parachat Yitro et avec un kamatz dans la parachat vaethannan ?
Merci d'avance

Rav S.D. Botshko
Jeudi 27 février 2003 - 23:00

J'ai regardé dans le "Tikoun" que j'ai à la maison. Il s'agit d'un Tikoun précis qui s'appelle "simanim". Dans ce livre il n'y a pas de différence entre Yitro et Vaeth'anan. Dans les deux cas il y a un Kamats sous le Tsadik.
Dans le Houmach Koren bien connu pour sa precision, il y a les deux fois un Patah'.
En fait, je ne suis pas competent pour repondre a des questions de grammaire. Je n'ai repondu a cette question que parce que vous me l'avez adressee personnellement. Peut etre qu'un internaute grammairien voudra nous eclairer sur cette question ou reposez-la sans designer le Rav.

Anonyme
Vendredi 28 février 2003 - 23:00

Je souhaiterais répondre à la question 4595 puisque le rav Boczko m'y a invité:
La ponctuation de לא תרצח ne dépend absolument pas de la Parachah mais de si l'on tient compte du טעם עליון (l'air sur lequel le décalogue est chanté à la synagogue) ou pas.
Il existe la notion en grammaire de "mot en pause". J'explique:
Lorsqu'un mot a pour signe de cantilation un Sillouk (c'est à dire qu'il est le dernier d'un verset, le souf Passouk n'ayant aucune valeur grammaticale, c'est un signe ayant été rajouté bien plus tard pour que la fin d'un verset soit plus visible) ou un Atnakh (Etnakhta pour les Achkenazim), sa lettre accentuée (c'est à dire celle au dessus du Silouk ou du Atnah) portera toujours une voyelle longue (Kamats ne se prononçant pas O, Holem, Tséré, Hirik suivi d'un Youd non vocalisé, Chourouk). C'est ainsi que le mot Lekhem se transforme en Lakhem, Chéva et Chava, Pessah en Passakh. J'ai cité précédemment des transformations audibles pour les prononciations Sefardite et Achkenazite, mais le Patakh étant bref se transformera en Kamats.
Ainsi, Yerouchalayim avec Patakh se transformera en Yerouchalayim avec Kamats, pour la prononciation Sefardite il n'y a pas de différence mais les Achkenazim prononceront ce dernier YeroucholOyim.

Pour revenir au décalogue, dans le טעם עליון, Lo Tirtsah est un verset à lui seul, ainsi, Tirtsakh sera cantilé d'un Silouk, donc le Tsadi prendra un Kamats.
Mais lorsque l'on ne tient pas compte du טעם עלון, lo Tirtsakh n'est pas un verset: le verset est Lo Tirtsah Lo Tinaf lo Tignov, ainsi Tirtsah sera cantilé d'un Tarha (Tipkha pour les Achkenazim). Tirtsakh n'étant plus en pause, il garde sa vocalisation normale et est donc ponctué d'un Patakh. Ceci est valable pour Yitro comme pour Vaethanan.

Ainsi, le Tikoun Simanim cité par le rav Boczko, qui est je confirme le meilleur Tikoun, bien meilleur que le Ich Masliah apparu plus tard, écrit le décalogue avec le טעם עליון puisque c'est cet air là qui est adopté à la synagogue. Mais le Houmach Koren étant un Houmach n'est pas écrit avec le טעם עליון (sauf à la fin du livre) ainsi s'explique cette différence.

En conclusion: Si vous êtes Sefardi, pas de différence.
Si vous êtes Achkenazi: Si vous lisez à la Thorah, dites Tirtsokh, si vous étudiez dites Tirtsakh.

Rav Elyakim Simsovic
Dimanche 9 mars 2003 - 23:00

Merci et Yichar Koa'h