Conversation 46099 - « Dans le bas de la montagne » (Chemoth 19, 17)

cacal
Dimanche 1 mars 2009 - 23:00

J'ai eu une réflexion en étudiant le Sifté Ra'hamime dans la parachat Ytro(chap.19;verset 17),dibour hamat'hil:"ta'htit hahar",et j'aimerais savoir ce que vous en dites!
Il dit en substance,corrigez moi si j'ai mal compris, que Hachem ,en retournant la montagne sur nous nous a forcé à accepter la Tora ,ceci afin de ne pouvoir jamais nous abandonner ou nous rejeter,tel un homme qui prend une femme par force et pour laquelle il est dit que cet homme doit l'épouser et ne peut plus jamais la renvoyer chez son père(même si elle le trompe?ça je ne sais pas?merci de me le préciser par la même).Par conséquent tout juif,quelqu'il soit,peut-être quoiqu'il ait fait, ne sera jamais abandonné par Notre Père ,Hachem. Ce qui voudrait dire quelqu'il soit ce juif ,Hachem fera toujours en sorte de le sauver et de lui offrir un rattrapage,peut-être dans ce monde,peut-être dans un autre ,peut-être dans le Olam haba?!

Jacques Kohn z''l
Jeudi 5 mars 2009 - 03:03

« Moïse fit sortir le peuple à la rencontre de Dieu depuis le camp, et ils se sont tenus dans le bas de la montagne » (Chemoth 19, 17).

Cette expression « dans le bas de la montagne » ("be-ta‘htith ha-har") a donné lieu à l’interprétation suivante, rapportée dans la Guemara Chabbath (88a) :

Rav Avdimi bar ‘Hama bar ‘Hassa a enseigné : Cela nous apprend que le Saint béni-soit-Il a arraché la montagne de son emplacement et qu’Il l’a renversée sur eux comme une coupole, en leur disant : « Si vous acceptez la Tora, ce sera bien ; et sinon là seront vos tombes ! »

Cet enseignement, qui a été abondamment commenté.

Le Maharal notamment, dans son Gour Arié sur la Tora, explique que « le fait d’être astreint à quelque chose revient à s’y attacher au plus haut point », à l’inverse d’un homme qui agit de son libre choix, et qui n’exprime, ce faisant, aucun attachement. Telle est la raison pour laquelle, bien que les enfants d’Israël aient accepté de plein gré la Tora en déclarant : « Nous ferons et nous comprendrons » (Chemoth 24, 7), le Saint béni soit-Il a « renversé sur leurs têtes la montagne [du Sinaï] comme une marmite ». Sans cet assujettissement, le lien entre le peuple d’Israël et la Tora n’aurait pas été complet.