Conversation 4643 - Profiter de l'electrticite le chabbat

Anonyme
Lundi 17 février 2003 - 23:00

Usage de l'éléctricité Chabbat,

Chalom Rav(s)

Passé par une école d'ingénieur, je me suis souvent posé la question de savoir quel interdit il pourrait y avoir à utiliser un "circuit éléctrique fermé dont un modulerait l'intensité grâce à des bobines inductrices".
En effet, il n'y a alors, ni étincelle (interdit du feu) , ni ouverture/fermeture de crircuit (le circuit reste constament ferné)(interdit de construction).

J'ai même appris que certaines synagogues consistorialles de Paris utilisaient ce type de système il y a de cela quelques dizaines d'années pour faire fonctionner des micros.

Pensant que je n'avais pas assez d'éléments halahiques en ma posseission, je laissais là ma reflexion.

Et puis récemment, je suis tombé sur le site de la Communauté Juive Massorti de Paris (http://phil.jtsa.edu/synagogues/adathsfr/) qui aborde cette reflexion de manière plus systématique (voir ci après).

Dès lorsn je voulais savoir :
1. qu'en pensez-vous (permis ? interdit ?)
2. peut-on élargir l'autorisation à d'autres systèmes à base de "circuit éléctrique fermé dont un modulerait l'intensité grâce à des bobines inductrices".

Merci d'avance de votre réponse, et mille excuses pour la longueur de ma question.

Cordial Chalom,

L’usage du microphone en tant qu’appareil électrique

1. Mav’îr : interdit de brûler
L’usage de l’électricité le Chabbat a été prohibé par de nombreux rabbins en raison de la provocation de lumière et de chaleur qui sont des attributs du feu. Or, les microphones en usage actuellement ne provoquent pas d’étincelles. Tout au plus, celles-ci pourraient se produire au moment de l’allumage ou de l’extinction du courant électrique, mais non si le système est allumé depuis la veille du Chabbat. Avec les microphones modernes tels que ceux qui sont équipés d’un condensateur2 et transistor (amplifiant et modulant un signal), fonctionnant sous courant alternatif, le fait de parler dedans n’entraîne ni étincelles, ni allumage ou extinction du courant, mais seulement une variation d’intensité ou de puissance du courant. Or en tant que tel, le fait de l’induire ne constitue en rien une transgression du Chabbat. Ce n’est pas foncièrement différent d’une variation d’un courant d’eau, lorsqu’un robinet est ouvert ou fermé ! Une certaine profanation pourrait toutefois intervenir si le microphone était relié à une table de mixage et à un amplificateur munis de lampes scintillant/oscillant selon le volume sonore. Auquel cas, la voix provoque indirectement allumage et extinction de lumières, comme « celui qui ajoutant de l’huile à une lampe, transgresse l’interdit de brûlement. » Certes, dans la mesure où l’allumage des lumières est un effet indirect et secondaire, non recherché en tant que tel (melakha che-eina tserikha le-goufa), il n’y aurait pas en cela de transgression de la Tora. Mais il y a interdit d’ordre rabbinique.

2. Génération d’un courant (molid zèrèm), construction, mise en place d’un circuit, système (bonè) et achèvement d’un ouvrage (makè be-patich)

Ces transgressions du Chabbat identifiées par les décisionnaires dans l’usage de l’électricité ne sont envisageables qu’à l’allumage et à l’extinction, lors de l’utilisation d’un interrupteur ou d’un commutateur (on/off). La génération d’un courant (interdit rabbinique : issour de-rabbanan), en tant que telle, n’est en cause que dans la mesure où l’on provoquerait une modification de l’intensité de l’éclairage ou de la chaleur, considérés comme attributs du feu (interdit biblique : issour de-orayta). Or, les microphones en usage actuellement n’induisent pas, lors de l’émission de la voix, une génération de courant, à l’exception de ceux qui sont munis d’un système de « dynamo » (générateur) ou d’un « squelch » (capteur qui s’enclenche à un certain seuil sonore). L’usage d’un microphone sans fil, émetteur/récepteur, ne pose donc aucun problème au regard de ces considé-rations. De fait, plusieurs décisionnaires modernes ont autorisé l’usage d’un appareil auditif le Chabbat pour les malentendants – y compris de faire varier l’intensité du courant, à condition que l’appareil ait été allumé la veille – sans que l’utilisation active d’électricité n’ait fait obstacle. Or un tel appareil est équipé d’un microphone et d’un haut-parleur.

3. Mouktsè (interdit de manipulation des objets susceptibles d’entraîner un ouvrage), comportement naturel.

Dans la mesure où le microphone n’est pas manipulé indûment, le fait de parler ou que le son soit capté ne constitue pas une transgression. Les ondes sonores émises et provoquées par la parole ou le chant sont naturelles et ne constituent pas en soi un ouvrage, sauf dans certaines situations spécifiques définies plus haut. La diffusion d’énergie ou de chaleur indirectes par le microphone n’est pas différente de celle qui se dégage naturellement d’un corps humain en activité.

4. L’usage du microphone en tant qu’émetteur de son (kli chir, machmiâ kol)

Une réserve à l’usage du microphone pourrait se fonder sur le risque de donner l’impression qu’une profanation du Chabbat a été autorisée. Mais, de nos jours, le public est largement informé du fait que de nombreux appareils électriques sont programmés avant le Chabbat, et qu’ils répondent aux conditions halakhiques de l’observance du Chabbat : frigidaire, conditionnement d’air, ventilateur, arrosoirs, minuteurs, etc. Si certains travaux peuvent être faits avant le Chabbat, il y a lieu de les faire avant, mais en cas de besoin, il n’y a pas d’interdiction à ce que ce qui a été instauré la veille de Chabbat prolonge son action. Le fait de parler dans un microphone n’est pas comparable à l’usage d’un instrument de musique. Il s’agit d’user de la parole de manière naturelle, sauf que le son est capté et amplifié, que l’on parle ou non. Si l’on peut veiller à ce qu’aucune rectification, ajustement, réparation électrique ne soient en règle générale nécessaires (sauf cas extrême qui peut se produire pour tout appareil électrique laissé allumé le Chabbat, auquel cas, il faut suivre certaines instructions), il n’y a pas de raison d’interdire le microphone.

Conclusions

Un microphone pourra être utilisé le Chabbat dans les conditions suivantes :

1 Le microphone ne doit être utilisé qu’en cas de nécessité religieuse : dans un lieu de prière pré-équipé dans lequel l’affluence du public pourrait empêcher d’entendre distinctement l’officiant, le lecteur ou l’orateur.

2 L’allumage doit avoir été effectué, ou programmé sous minuterie automatique, la veille.

3 Le microphone ne doit pas être équipé d’un système dit dynamo ou squelch. Le système, avec ou sans fil, muni d’un condensateur et transistor (amplifiant et modulant un signal) convient parfaitement.

4 Le microphone lui-même ne doit pas, de préférence, être équipé d’un interrupteur (mais seulement l’amplificateur ou la table de mixage). Sans quoi, un élément (par exemple : papier scotch) devra le couvrir.

5 Aucun appareil (amplificateur, table de mixage, récepteur) impliqué ne doit être muni de lampes qui s’allument et s’éteignent ou dont l’intensité oscille en fonction du volume sonore.

6 Le microphone ne doit pas être tenu en main, ni bougé, ni ajusté (sauf grande nécessité, par exemple : effet larsen).

7 L’amplificateur et la table de mixage doivent être placés dans un coffret (rack), de préférence sous clef confiée au rabbin ou au chamach.

8 L’extinction ne doit être effectuée qu’en cas de problème grave, par le rabbin ou le chamach, en effectuant l’acte de manière appropriée (grama, chinouï).

9 Aucune réparation ou correction ne peut être effectuée en cas de gêne ou non-fonctionnement. Tout au plus – en cas de grande nécessité seulement – le volume sonore pourra être ajusté par le rabbin ou le chamach.

10 Un petit écriteau doit être placé devant le microphone indiquant : « microphone chabbatique. ».

Les instructions présentes, contresignées par le rabbin, doivent être affichées sur le coffret contenant l’appareillage.

Rivon Krygier

ref : Rabbin Israël Rozen (Institut Tsomet, Alon Chevout, Israël), Microphon ve-ra-kol be-Chabbat, Thoumin, n° 371.

ref : Le condensateur est un réservoir à courant qui se charge ou se décharge dans un circuit électronique.

Rav Elie Kahn z''l
Mardi 18 mars 2003 - 23:00

Votre question etant en suspens depuis longtemps, je me devoue ... pour vous avouer ne pas avoir les competences necessaires en electricite pour y repondre.
Mes connaissances en physique en sont (au mieux) restees a ce qu'elles etaient quand j'ai passe mon bac (C, s'il vous plait! mais que j'ai eu malgre ma note en physique).
Je peux cependant vous confirmer qu'il y a bien un article du rav Israel Rozen sur l'usage de certains micros le Chabat, et que le Rav Rozen est une autorite reconnue (et parfois, comme nous tous contestee) pour tout ce qui concerne les questions de Halakha et technologie.
Si un des autres rabbanim du site est plus branche, il ne manquera pas de se manifester.