Conversation 48784 - Une fille allumeuse avec ou sans berakha?

xtroos
Mercredi 9 septembre 2009 - 23:00

bonsoir,
Comment expliquer que l'allumage des bougies de chabat par une jeune fille soit considéré comme brah'a levatala chez certains (Sepharades), et non chez d'autres (Ashkenaz, Loubavitch) ?
j'ai bien lu vos réponses 11919 12031 13412. je voudrais connaitre sur quels principes les uns et les autres se basent.
Je vous remercie d'avance pour votre réponse

Rav Reouven Ouziel
Mardi 15 septembre 2009 - 04:30

La mitzva de l'allumage des bougies de Shabbat a subi une transformation énorme depuis qu'elle fut instituée par les sages de la Mishna.
Au départ, le but était surtout technique: "michoum chlom bait", pour qu'il soit agréable de s'assoir manger dans sa maison le soir du shabbat, sans être dans l'obscurité. La femme les allumait parce que généralement, c'était elle qui s'occupait de la maison et préparait le shabbat [voir Maïmonide, Lois du Shabbat chap.5, 1-2].

Mais plus tard, cette mitzva a pris une dimension spirituelle et est devenue le symbole du shabbat surtout pour la femme. C'est pourquoi toute femme ayant un foyer allume les nerot même si elle n'est pas chez elle, et que quelqu'un [quelqu'une!] d'autre allume déjà, rendant son allumage inutile. Les poskim se sont efforces de justifier ce qui à priori était une bénédiction inutile ["levatala"] [voir Shoulkhan Aroukh chap.263 par.8 et commentaires].

Certains ont été encore plus loin et ont encouragé les filles non-mariées, et même les petites filles depuis l'âge de 3 ans, à allumer une bougie [coutume 'Habad], et beaucoup se sont opposé a ce qui leur semblé un élargissement exagéré de ce qui n'était déjà pas évident en soi! [voir Ye'have Da'at vol.2 res.32].

De fait, je conseille fortement à toute personne désirant allumer les nerot, invitée ou habitant chez quelqu'un, d'allumer dans sa chambre personnelle ou tout au moins à l'autre bout de la pièce où allume déjà la maitresse de maison, afin que ses nerot ne soient pas totalement inutiles et sa benediction levatala.

Pour les filles célibataires habitant encore chez leur parents, ceux-ci allumant déjà, je préconise d'allumer sans berakha, car même s'il s'est trouvé des poskim pour expliquer cette coutume, il y a tout de même le risque de dire le nom de Dieu sans raison ['has veshalom!].

Shabbat Shalom!