Conversation 49836 - Le mari esclave de sa femme

esther45
Samedi 21 novembre 2009 - 23:00

Bonjour,

Je lis dans les hilkhot Rambam, "toute femme lave le visage, les mains et les pieds de son mari, lui sert à boire, lui fait le lit, et fait son service, c’est-à-dire lui amène de l’eau ou un ustensile, ou retire [un objet] devant lui, et tout ce qui est semblable"..."Toute femme qui refuse d’accomplir une tâche à laquelle elle est astreinte, on l’oblige à le faire, même avec un bâton"

Je voulais savoir si ces obligations sont des halakhot à appliquer mot pour mot? Et si ce n'est pas le cas, pour quelles raisons serait-on patour?

Hilkhot Rambam: Lois du Mariage : Chapitre Vingt et un
3. Celui qui engage sa femme par un vœu à ne faire aucun travail doit divorcer d’elle et lui donner [l’argent de] la kétouba, car l’inactivité conduit à la débauche. Et de même, toute femme lave le visage, les mains et les pieds de son mari, lui sert à boire, lui fait le lit, et fait son service, c’est-à-dire lui amène de l’eau ou un ustensile, ou retire [un objet] devant lui, et tout ce qui est semblable. Par contre, elle n’est pas astreinte à faire le service de son père ou de son fils [du mari].

10. Toute femme qui refuse d’accomplir une tâche à laquelle elle est astreinte, on l’oblige à le faire, même avec un bâton. S’il se plaint qu’elle ne fait pas [ce qu’elle devrait], et qu’elle déclare le faire, [on résout la dispute] en faisant résider une femme [neutre] parmi eux ou par [en interrogeant] les voisins. Ce critère dépend de ce qu’il semblera convenable au juge.

Rav Reouven Ouziel
Mercredi 25 novembre 2009 - 02:50

Le principe est que la femme mariée n'a à priori aucune obligation de faire les travaux de la maison, et c'est seulement parce que le mari ne peut les faire puisqu'il travaille à l'extérieur, que les sages ont institué qu'elle les fera [puisqu'étant à la maison], à moins que la fortune du mari lui permet, et l'oblige, à engager des employés de maison [de nos jours ce sera en plus d'une femme de ménage: une machine à laver, un sèche-linge etc..] pour éviter à sa femme tout travail.

Evidemment, si elle travaille à l'extérieur comme lui, les travaux de la maison redeviennent les siens et il devra trouver une solution que sa femme accepte [voir Maïmonide Lois du Mariage chap.21, 5-6].

Mais quoi qu'il en soit, ce qui symbolise les relations intimes du couple, restera [par décret des sages] l'apanage de la femme elle-même pour son mari, comme p.ex. de l'aider à se laver [à l'époque il n'y avait pas de douche, et il fallait que quelqu'un aide à verser l'eau etc..] ou lui servir à boire.

Aujourd'hui, ou ce n'est plus nécessaire, ou cela a perdu sa signification intime, et n'a donc plus de sens ni d'intérêt.
Ces lois étaient dues au climat social qui existait alors et n'ont pas été instituées dans tous les cas, mais seulement dans la mesure où elles pouvaient aider à renforcer le lien du couple.
C'est pour cela qu'ils avaient même décrété qu'on forcerait la femme à le faire, car l'idée était qu'elle ne veut sûrement pas divorcer et qu'en la forçant, on les rapproche l'un de l'autre.

C'est pour cela que de nos jours, ces lois sont oubliées puisqu'inutiles et même nuisibles, et l'essentiel est de retenir que les travaux de la maison sont d'abord l'obligation du mari, et qu'au bout du compte c'est seulement ensemble et de concert, que le couple pourra vivre une vie harmonieuse et de bonne entente.